Le problème du Monde de Sophie, c'est que c'est un livre double.
D'une part, le travail de vulgarisation philosophique est remarquable. L'histoire de la philosophie est mise à la portée de tout individu un temps soit peu intéressé par le sujet. Cela peut par exemple être un excellent roman à lire avant le bac de philo, ou quand on reste intéressé par la matière en ayant eu un prof incompétent et/ou ennuyeux. On obtient donc une oeuvre d'introduction à la philosophie de bonne qualité pour un novice, qui permet d'avoir une culture de base sur le sujet. Le minimum vital philosophique, en somme. Toutefois, les philosophies antiques et contemporaines sont - comme dans les cours de philo de lycée - beaucoup plus faciles à rendre vivantes que Hegel & consorts. J'avoue donc que vers le milieu du livre, le roman avait tendance à me tomber des mains...
En revanche, le "roman" est nul. Je pèse mes mots. Le style est inexistant : je n'ai jamais rien lu d'aussi plat. Et pour cause, on ne lit pas un roman mais un manuel d'introduction à la philosophie.
Quant à l'intrigue, il semble que l'auteur avait une vague idée au départ (semblable à une intrigue policière) avant de l'oublier (durant les leçons de philosophie). En ce qui concerne les dernières pages du livre... C'est tout simplement n'importe quoi, mais du mauvais n'importe quoi. D'autres lecteurs l'ont comparé à l'épilogue d'Harry Potter, c'est un peu ça : on aurait largement pu se passer des 40 dernières pages, qui n'apportent strictement rien et nous laissent un mauvais souvenir de ce livre, qui partait pourtant d'une bonne intention.
Je mets 5 parce que j'ai eu la sensation de rafraîchir un peu mes maigres connaissances en philosophie, et parce que j'ai de la sympathie pour les oeuvres qui essaient de rendre la philosophie et les mathématiques amusantes.
D'ailleurs Le Monde de Sophie m'a rappelé Le démon des maths de Hans Magnus Enzensberger :).