Le succès historique de ce roman repose sur un malentendu, la traduction est de Boris Vian, ce qui a fait de suite crier au chef d'œuvre. Or Vian ne l'a pas traduit par amour de l'histoire mais parce qu'il avait besoin de sous ! De plus en 1953 à la parution française du bouquin la SF en France était balbutiante, d'un côté le Fleuve noir, où le seul auteur digne de ce nom était l'encore inconnu Stephan Wul, et de l'autre quelques américains, Asimov, Simac, Bradbury encore peu connus. Le bouquin de Van Vogt a été écrit en feuilleton dans Astounding SF. L'inconvénient du feuilleton, c'est que si vous écrivez des bêtises, vous ne pouvez pas revenir en arrière et vous êtes obligé de tordre l'histoire pour rester cohérent, tout le monde ne s'appelle pas Victor Hugo. On a donc un bouquin confus ou il se passe toujours quelque chose, mais avec un héros inintéressant et où la cohérence est toujours artificielle. C'est plein d'idées mais ce n'est pas de la bonne écriture, c'est d'ailleurs l'un des problèmes de la science-fiction, dont une partie du lectorat préfèrent les idées à la façon de les mettre sur le papier. Ce n'est même pas le meilleur Van Vogt, lisez donc le livre de Ptath, c'est mieux !