Pramoedya Ananta Toer était un écrivain indonésien surveillé et systématiquement censuré, il a imaginé cette histoire lors de son emprisonnement au bagne de l’île de Buru. « Le monde des hommes » nous emporte fin du XIXe siècle, à Surabaya où Minke, un brillant élève, fréquente la HBS, la prestigieuse école des Indes Néerlandaises essentiellement fréquenté par les européens. Ce jeune indigène est brillant, plus intelligent que les autres, il suscite la jalousie, pour sa relation avec la très belle et jeune métisse Annelies Mellema aussi. Elle est la fille d’un riche néerlandais et de Nyai, une esclave indigène autodidacte devenue femme d’affaires et jamais mariée. Minke n’apprécie pas cette société hiérarchisée ou chacun à un statut selon la naissance, il la remet en cause. Doit il se révolter ? Comment peut il changer les choses ? L’auteur dénonce les injustices subit par le peuple indonésien et la suprématie de l’Europe coloniale. C’est touchant, révoltant et prenant jusque la fin. Heureusement ce roman est le premier tome de la tétralogie « The Buru Quartet », le suivant « Enfant de toutes les nations » est déjà dans ma pile à lire.