Cet ouvrage est une douceur pour les yeux et un ravissement de l'âme. Il n'y a pas de guide de la "bonne mère" mais je pense que cette lettre en raconte plus sur l'amour inconditionnel que bien des manuels pseudo-scientifiques. Martine Delvaux écrit ici une lettre à sa fille, qui peut se lire aussi dans un contexte plus façon universel selon moi. Elle ne souhaite pas élever sa fille en féministe comme s'il existait une bonne méthode mais une seul mot d'ordre : le monde est à elle et elle doit pouvoir y avancer librement. De son côté, en tant que mère féministe, ce n'est pas facile non plus lorsqu'on est une mère qui écrit.


Elle parle d'Alice Walker qui a dit qu'une artiste ne devrait avoir qu'un enfant pour ne pas devenir une cible facile. Elle évoque aussi la figure de la belle-mère par l'intermédiaire de Leslie Jamison qui objète qu'elle sont perçues comme diaboliques et envieuses de la jeunesse de leur belle-fille et questionne l'image de la mère que l'on coupe en deux, à qui on vient coller un alter ego maléfique (comme le personnage de disney). Elle évoque aussi Linda Lê qui est une écrivaine qui a choisi de ne pas avoir d'enfant. J'ai beaucoup aimé le passage où elle écrit qu'elle a " le droit de se dire, un jour, en regardant autour d'elle : ceci n'est pas ma vie". Elle s'inspire du journal intime de Susan Sontag pour écrire ses propres règles à suivre pour éduquer sa fille comme Susan, son fils. (voir slides)


Un sucre ce livre, j'vous l'dis.


Citation :


" J'avais l'impression d'être toujours trop et jamais assez. Tu n'es jamais trop, jamais de trop. Et tu es toujours plus qu'assez, étonnante et passionnante."
" Où s'arrête ton enfance ? Comment était ma vie avant ? Je me demande ce qui m'intéressait, et si c'était écrire, parce que les mots ont commencé à arriver vraiment en t'attendant, et ils sont venus en rafales avec toi, ils ont frappé à la porte en même temps que toi, comme si tu étais un rempart contre la mort et l'ennui. Comme si avec toi était apparu, aussi, petit à petit, l'engagement. Moi, indignée."


" L'amour comme manifeste féministe. La déclaration d'amour comme manifestation féministe. Est-ce qu'on peut penser le féminisme sans penser l'amour ? "


" Tu n'es pas une enfant-reine. Tu es mon enfant et, dans ton monde, la reine, pour le meilleur et pour le pire, c'est moi. C'est donc à moi que tu dois t'opposer, et quand tu le fais, ta grève a pour effet de me renvoyer le visage de mon propre pouvoir. Et il me semble qu'être une mère féministe, ta mère féministe, ça a à voir avec ça."

FministeLibertaire
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le 22 avr. 2022

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