Le romancier Sir Arthur Conan Doyle n'est pas l'homme d'un seul héros, loin de là. En dehors du plus fin des limiers (j'ai nommé: Sherlock Holmes), l'écrivain aura rédigé un nombre conséquent de nouvelles et de roman, s'engouffrant dans des genres aussi divers que l'horreur, l'histoire ou l'aventure. Pour ce dernier genre, il aura créé un autre personnage haut en couleur, celui du Professeur Challenger, héros d'une série de cinq roman dont "Le monde perdu" constitue le premier volet.
Membre à l'époque du Congo Reform Association, luttant contre les abus de la colonisation au Congo belge, Sir Arthur Conan Doyle s'inspirera des récits d'exploration de son ami le lieutenant-colonel Percy Fawcett pour surfer sur l'engouement au début du vingtième siècle pour les dinosaures, plongeant les lecteurs dans un monde fantastique et merveilleux où les sauriens règnent encore en maîtres sur une parcelle oubliée de l'homme moderne.
S'amusant avec la figure du scientifique sûr de lui et ayant la science infuse, Conan Doyle marche sur les immenses pas de Jules Verne et offre un récit d'aventure efficace au charme délicieusement désuet, certes loin d'être aussi rigoureux que les meilleurs romans du papa du Capitaine Nemo mais écrit avec talent et correspondant parfaitement avec les connaissances scientifiques de l'époque.
Croquant des personnages attachants bien que parfois schématiques, "Le monde perdu", en plus d'être un joli récit exotique, est aussi le parcours initiatique d'un jeune homme timide et peu sûr de lui, incommensurablement romantique, qui sortira de cette épopée en homme, le roman s'achevant d'ailleurs sur une certaine touche sentimentalement amère.