Le mystère de la maison aux trois ormes de Valentin Musso se déroule en trois parties distinctes mais parfaitement assemblées. Ce nouveau roman est un hommage réussi au genre littéraire anglais du Whodunit, ou roman à énigmes, en développant notamment sa forme particulière du « locking room ».


Dans les années trente, la bonne table de la demeure des Trois Ormes attire souvent. Aujourd’hui, son hôte, Montalabert ouvre sa demeure pour un court séjour à des invités que rien ne semble réunir. Le commissaire Forestier, avec sa carrière aux nombreux exploits, vient de prendre sa retraite. Il est convié par son hôte pour résoudre l’énigme des lettres de menaces reçues d’un corbeau anonyme.


Le Général Granget ne cache pas ses idées nationalistes pour Daladier et son attirance pour la rigueur du Führer. Puis, un médecin, une femme du monde et un journaliste compléteront les invités.


Seulement, à 22 h passées, Monsieur le Comte est retrouvé mort d’une balle dans la tête. Malgré les apparences c’est un meurtre et non un suicide. Au niveau de la domesticité, il y a Henri le majordome, Madame Vallin la cuisinière et la jeune Berthe, la servante.


Roman à tiroirs

Dans sa première partie, Valentin Musso met en place avec brio un mystère de la chambre close appelé encore « Locking room ». Avant lui, il y a eu d’illustres prédécesseurs comme Edgar Allan Poe qui a créé le genre, Gaston Leroux qui lui a donné ses lettres de noblesse, Agatha Christie concentra le tout sur une île, Conan Doyle, Ellery Queen, Boileau Narcejac, Elisabeth Gorge, Camille Grebe suivront. Bien sûr, aucune exhaustivité ici !


Ici, tous les éléments sont placés : le lieu isolé, la réunion de plusieurs convives pour un week-end, le meurtre dans une pièce fermée et l’enquête menée par un policier à la retraite.

Valentin Musso met en scène les deux versions les plus usitées et se régale à en reproduire les codes.


Évidemment, rien ne sera révélé ici.


Alors, lorsque la seconde partie s’annonce, le lecteur apprécie la série de twist qui permet d’actualiser le genre du Whodunit ou roman à énigmes.


Seulement, tout s’étire et on ne comprend pas bien pourquoi. Et, avant que le lecteur ne déserte les pages, Valentin Musso transforme son roman en un éloge du crime gratuit, s’inspirant des chefs-d’œuvre de la littérature policière.


Bref, « Tout écrivain devrait suivre » l’exemple de Montaigne « et ne parlait que de ce qu’il connaît vraiment. » fait dire à Fabrice Artaud, un journaliste, Valentin Musso. Peut-on croire qu’il soit un meurtrier pour si bien reprendre les codes classiques des romans policiers qui ont fait la renommée de la littérature anglaise avant de devenir un genre à part entière ?


Après avoir lu « Le mystère de la maison aux trois ormes », vous pourrez juger par vous-même.

Chronique illustrée ici

https://vagabondageautourdesoi.com/2024/06/24/valentin-musso-le-mystere/

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le 24 juin 2024

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