Bon. Précédé d'un immense (euphémisme) bouche-à-oreille, considéré à droite à gauche comme l'un des meilleurs bouquins de la décennie, j'en attendais pas mal.


Amère déception.
Il faut être honnête : ce n'est pas médiocre. J'ai passé un bon moment. Mais rien de plus : ça m'a tranquillement occupé, le temps de deux après-midi pluvieuses...


C'est un récit initiatique, donc, avec un personnage orphelin (ce n'est pas un divulgâchis) qui rentre à l'Université. C'est raconté par le personnage principal lui-même, quelques années plus tard, d'où quelques entractes venant interrompre le récit.


Passons rapidement sur les personnages : Kvothe est, parfois, brillant, avec quelques répliques bien senties, mais reste généralement une tête à claques. Quant au deuxième personnage ayant droit à un minimum de développement – encore que –, Dennah, elle est annoncée vingt pages à l'avance avec moults effets d'emphase, pour en définitive n'être qu'une... fille, qui n'a rien ni de palpitant ni d'extraordinaire, quoi que Kvothe en dise.
Et les personnages secondaires... Quels personnages secondaires ? Plats et servants juste de faire-valoir à Kvothe, on ne peut pas dire d'eux qu'ils soient franchement intéressants. Je mentionnerais juste Maître Elodin, distrayant dans le genre savant fou.


Quant au style, si remarqué : c'est effroyablement inégal. Cohabitent dans le même roman des passages de branlette stylistique distinguée - la première page, en particulier - et des immondices à peine lisibles. L'ayant lu dans la traduction française, il est difficile de savoir qui accuser. Mais le fait demeure que le Nom du vent n'est pas un beau livre.


Ceci étant dit, le principal problème du livre est en fait ce qui aurait dû être son point fort : c'est un premier tome, servant uniquement d'introduction. Ce qui devrait être excitant est en fait mou, long, et les trop rares tentatives de faire bouger le tout sont juste ratées - rien dans la fin ne marche.
Comme attendu, le récit pose quelques questions, sans apporter des réponses - c'est normal, mais ces questions devraient être intéressantes. Elles ne le sont pas.


Pour résumer : Le Nom du Vent fait passer le temps et ne prend pas la tête. Et pourrait donner une suite de qualité. Encore faudrait-il que je la lise.

Penro
5
Écrit par

Créée

le 24 janv. 2011

Critique lue 14.1K fois

33 j'aime

12 commentaires

Penro

Écrit par

Critique lue 14.1K fois

33
12

D'autres avis sur Le Nom du vent

Le Nom du vent
Harly
10

Critique de Le Nom du vent par Harly

Le nom du vent, de Patrick Rothfuss a été un énorme coup de coeur pour moi dans le monde la Fantasy. Du genre plus rien ne me semblait à la hauteur après, les livres que j'ai lu pendant quelques...

le 26 oct. 2011

31 j'aime

4

Le Nom du vent
Taurusel
9

Récit tortueux et accrocheur, magie fascinante.

Le nom du vent a été une surprise particulièrement agréable et, surtout, fascinante par certains aspects. Certes, le récit parait quelquefois un peu longuet, voire même retors dans ses explications,...

le 6 nov. 2011

19 j'aime

8

Le Nom du vent
RhumRhum
5

High School Magical

Le Nom du vent est un roman de fantasy qui nous vient des États Unis et qui s'est vendu avec sa suite à plus de dix millions d'exemplaires, c'est un best-seller. C'est aussi un récit initiatique très...

le 27 août 2019

10 j'aime

Du même critique

Hypérion
Penro
9

Critique de Hypérion par Penro

Ce sont sept pèlerins qui ne se connaissent ni d'Ève, ni d'Adam, nés sur des planètes différentes, issus de cultures diverses, rassemblés sur Hypérion, la planète des Confins, au milieu d'un conflit...

le 4 févr. 2011

24 j'aime

4

Phèdre
Penro
10

« Quel discours serait plus terrible que celui-là ? »

À première lecture, le Phèdre est, pour rester poli, obscur. Le dialogue semble boursouflé – le mythe d'Orythie ? des cigales ? toutes ces métaphores grivoises ? – et complètement incohérent : mais...

le 12 avr. 2013

11 j'aime

L'Héritage
Penro
4

Et pourtant, ça aurait pu marcher...

Dans la mesure où il s'agit de l'élément final d'une série de romans dont la qualité pourra raisonnablement être remise en question, L'Héritage surprend : ça aurait pu être pire encore. Je...

le 1 nov. 2012

9 j'aime

2