Il y a plusieurs portes ouvertes dans ce kaléidoscope historique proposé par Hervé le Tellier dans son nouveau livre, plutôt récit que roman.
En mars 2020, en plein Covid et terminant "L'anomalie" (prix Goncourt 2020),
il cherche à acquérir une maison, il la veut ordinaire, genre dans un village avec une place, un café du coin, une boulangerie, une épicerie.
Il la trouve dans la Drôme provençale, à Dieulefit (ça ne s'invente pas!).
Sur un mur extérieur en crépi, il découvre un prénom et un nom gravé :
ANDRE CHAIX.
Ecrivain curieux, il mène l'enquête dans le village mais aussi dans les archives, consulte la famille qui lui confie une boîte remplie d'objets, de lettres, de photos, derniers souvenirs éphémères d'une courte vie, celle d'un partisan, d'un résistant, André Chaix, né en 1924 et mort en 1944 à l'âge de 20 ans.
Et ce Dédé est le fil rouge de toute la prose d'Hervé le Tellier dans : "Le nom sur le mur".
Un vrai personnage que j'ai aimé rencontrer.
On a compris, le contexte de ce récit : la deuxième guerre mondiale mais l'auteur l'aborde avec ses propres émotions, ses analyses, ses colères face à la réalité factuelle.
Il met en parallèle des hommes et des femmes, les uns investi dans les réseaux de résistance au fléau du nazisme et ceux manipulés ou pas qui défendent ce système prôné par Hitler.
Dans les deux cas, des milliers de jeunes de 20 ans vont mourir.
Ajouter que malgré le sordide qui existe encore aujourd'hui, parfois le décalé, l'humour propre à l'auteur est "savoureux" et permet de souffler.
Les ajouts de photos, de documents apportent une dimension extrêmement émouvante et troublante.
Cette année 2024 commémore le centenaire de la naissance d'André Chaix.