Les années 70 me semblent être une des périodes les plus bouillonnantes de la création artistique, et notamment sur tout ce qu'on pourrait appeler la pop culture (cinéma à grand spectacle, musique pop-rock, bandes dessinées...). Le cinéma n'y échappant donc pas, notamment aux Etats-Unis. Et ce n'est pas qu'une question de consommation outrageuse de produits illicites.
Peter Biskind a visiblement cotoyé les réalisateurs les plus emblématiques de cette période du nouvel Hollywood (Spielberg, Coppola, Friedkin, etc) et, visiblement, les oeuvres marquantes de cette période, chefs d'oeuvres artistiques ou pas, ne se sont pas faites sans difficulté.
Spielberg et son requin foireux, Coppola, les éléments et les acteurs déchaînés, Lucas et ses ambitions auxquelles personne ne croit, Dennis Hopper, et son usage immodéré de la drogue, rien ne nous est épargné.
Un peu plus "mécanique" (mais peut-être vrai), tous les réalisateurs cités dans ce récit ne brillent pas par leur sympathie. Ils sont mêmes tous à peu près détestables. A minima têtus, ce qui, dans le monde dans lequel ils ont choisi d'évoluer, n'est certes pas un défaut. Mais souvent humainement pas oufs. Biskind en fait-il des caisses ? N'y avait-il pas d'autre choix pour tracer sa route que de faire preuve de ce caractère dégueulasse ?
Peut-être. Car, le dernier point commun, et pas des moindres, c'est que tous ces réalisateurs sont également des auteurs, des artistes, des créateurs. Ils choisissent de dessiner leur chemin, et pour ce faire, de s'extiper des exigences des studios. C'est sans doute cette partie qui est la plus intéressante : comment, tout en se faisant financer par eux, ces stars de la réalisation tentent et, globalement, parviennent à contourner ces empêcheurs de créer librement, persuadés sont ces derniers que les films ne sont des succès que grâce à des recettes magiques savamment dosées.
Depuis, les studios ont bien repris la main. Ca va un moment, les artistes.