Widdershins : le pacte de la voleuse offre des couvertures, tant la première que la quatrième, fort attrayantes.
L'histoire d'une voleuse devenue aristocrate pour retourner à la fange des rues les plus sordides de la cité de Davillon a de quoi séduire. Malheureusement, dès les premières pages, une déception grandissante ne cesse de croître. En dépit du fait que cet ouvrage s'adresse au public adolescent voire jeune adulte, on ne peut laisser passer une construction et des approximations grossières.
L'articulation choisie par l'auteur tout d'abord. Un chapitre sur deux, on alterne entre "aujourd'hui" et "X ans plus tôt". Si le procédé narratif peut avoir du bon, il faut savoir s'en servir. Or, dans ce récit, le passé change régulièrement et les va et viens alternent entre 6 années auparavant et une année plus tôt. Durant la première moitié du roman, il est donc bien difficile de démêler le complexe écheveau qu'est la vie de Widdershins. Cela laisse une impression pénible qui se dissipe fort heureusement dans la seconde moitié de l'ouvrage, le principal ayant été défriché.
Le second défaut de ce récit tient dans l'usage du vocabulaire et des formules employées. Une partie provient de l’auteur, une autre peut-être de la traductrice. En effet, nombre de références sont trop ancrées dans notre modernité. Pour une histoire censée se dérouler dans un moyen-âge fantastique, certaines formules m'ont gêné et la mention de "neurones", "vêtement passé à la vapeur" et autres "boulons" m'ont carrément fait sortir de l’histoire. Des fautes de langage aussi grossières sont une injure au lecteur.
L'héroïne semble également bien trop écervelée pour demeurer en vie. Fort à propos, certaines explications expliquent en partie sa réussite insolente malgré son inconstance et ses caprices. C'est ainsi qu'en dépit d'une première moitié de roman poussive au possible, l'histoire offre quelques centres d'intérêts qui vont croissant. Au fur et à mesure que la trame se dénoue et que le récit s'accélère, la curiosité va crescendo. Si la seconde moitié du romans est intéressante, la fin sauve l'histoire du naufrage.
Suffisamment pour avoir envie de vérifier, avec la lecture du second tome, si cette embellie va perdurer et savoir si le lecteur n'a pas été volé sur la marchandise.