Si le premier tome souffrait de nombreux défauts (narration, cohérence, vocabulaire), Widdershins, le pacte du mensonge s'en sort un peu mieux.
En effet, terminés les mots de vocabulaire hors contexte et les chapitres qui oscillent maladroitement entre passé et présent. La narration est devenu plus linéaire, ce qui facilite la lecture. Néanmoins, plusieurs éléments me troublent toujours et ne me permettent pas de m'immerger pleinement dans l'histoire, au demeurant plutôt pas trop mal ficelée.
La cohérence de l'univers de cette cité tout d'abord. Cette voleuse patentée qu'est Widdershins (une criminelle donc selon la loi en vigueur à Davillon) semble, nonobstant les pouvoirs que lui accorde sa divinité personnelle, posséder un ascendant sur la garde la cité, la guilde de voleurs à laquelle elle appartient voire même le clergé, qui apparaît surnaturel. Avec un caractère aussi soupe au lait que le sien et les maladresses permanentes qu'elle commet dans ses relations aux autres, elle devrait se reposer six pieds sous terre depuis longtemps.
C'est ainsi que chacun semble lui pardonner son impertinence, voire la violence qu'elle déploie à l'encontre de certains (aristocrates de surcroît), comme si l'on était au pays des bisounours. Je veux bien qu'il s'agisse là d'un roman adolescent (quoique on peut se poser la question vu le nombre de décès violents élevés dont on se moque éperdument d'ailleurs) mais c'est insulter l'intelligence du lectorat que de laisser vivre une telle peste sans conséquences.
De la même façon, le grand méchant de ce roman, sorte de croque mitaine invincible, se voit relativement facilement tourné en ridicule par la surhumaine voleuse. La scène finale est à cet égard un peu trop longue dans ses péripéties et expédiée d'un deus ex machina qui résout tout d'un coup.
En dépit d'améliorations substantielles par rapport au tome précédent, celui-ci me semble encore bien léger et les différents aspects du roman ne semblent tenir que par quelques ficelles bien relâchées. On trouve bien plus intéressant dans le même créneau et pour le même type de public.