Ceux d'entre nous étant - très - familiers des œuvres d'Alexandre Dumas ne seront pas surpris de trouver au fil des pages de sa montagne de romans, d’innombrables chapitres laissant de côté le caractère romanesque du livre, pour se plonger dans une analyse détaillée de l'époque traitée, de ses personnages et de leurs actions.
Le Page du Duc de Savoie ne fait pas exception à cette règle, attendu que près de la moitié du roman se résume à un cours d'histoire certes très intéressant, mais qui malheureusement porte préjudice aux personnages réels et imaginaires que le bon Alexandre fait jouer sous nos yeux. Il le rappellera d'ailleurs dans cette belle citation dans le chapitre LA COUR DE FRANCE :
Tout ce que nous venons de dire, au reste, n’a pour but qu’une chose :
c’est de prouver à nos belles lectrices que mieux vaut l’histoire
écrite par les romanciers que l’histoire écrite par les historiens ;
d’abord parce qu’elle est plus vraie et ensuite parce qu’elle est plus amusante.
Il n'en reste que nous retrouvons dans ce roman ce qui fait de Dumas un écrivain hors-pair : une bande d'aventuriers aux profils différents, des tentatives d'évasion haletantes, des batailles, des duels vivants, des amours mêlés de fantastique et de l'humour.
Si l'histoire du duc de Savoie, de Charles Quint, de Henri II de France ou de Francois II de France ne vous intéresse pas, passez votre chemin.