Revoilà Kingsbridge, la ville-personnage principale de ce roman que nous nous plaisons à retrouver, à imaginer pavée, développée, grandie, cette même Kingsbridge que nous avons vu naître quelques volumes plus tôt.
Car là est le secret de la recette Follett : une ville phare et des destins croisé. Quel que soit le roman, la sauce prend toujours, on est pris par le récit, les drames, les joies, les déchirements, les inégalités.
Mais cette fois, j'ai senti une profonde lassitude s'installer au fil des pages, aucun des personnages ne se démarque vraiment, peu de surprises et de rebondissements pimentent le récit, le tout guidé par cette volonté de l'auteur d'envoyer la qualité totalité du casting sur les lieux du dénouement, certes épique, mais peu crédible quant au rôle des habitants de Kingsbridge.
Alors oui, le livre se lit toujours avec envie, on tourne facilement les pages, c'est toujours bien écrit, mais le sujet reste moins passionnant et les personnages oubliables.
Est-ce la fin de la saga, où l'auteur prépare t'il une suite au XXème siècle pendant les conflits mondiaux ? (il a pourtant déjà brillamment écrit sur le sujet, voir Le Siècle). Pour ma part, j'ai senti l'écriture et la créativité en bout de souffle, et j'espère que Follett reviendra avec des romans surprenants, comme le très beau Plus jamais ça de l'année dernière.