Je garde un souvenir amer de la lecture de ce roman, de ce jour funeste où j'ai réalisé que voilà, c'était fini, j'avais grandi. Cela signifiait qu'il me faudrait désormais plus que des ficelles grosses comme des jambons fermiers pour apprécier un roman. Aaah, Bernard Werber... Je lui dois de m'avoir fait rêver à une certaine époque avec ses livres accessibles titillant mon imagination frétillante d'ado. Je lui dois aussi, et j'apprécie moins, de m'avoir fait gober une sacrée dose d'imbécilités crasses cachées sous un verni grandiloquent et moraliste. Le Papillon des Etoiles, c'est ma rupture avec Bernard, le point final d'une relation qui sentait déjà le souffre depuis quelques bouquins. Le pire a probablement été cette impression d'avoir sous les yeux un condensé de sa bibliographie, mais en moins bien : les mêmes personnages sans âme, les mêmes tournures de phrase simplistes, le même vocabulaire creux, la même histoire mégalo, les mêmes théories fumeuses. Du rêve en carton, même pas en promotion.
Moi ? Aigri ? Allons, allons... n'exagérons rien.