J'avais bien aimé l'Enfer (quand le gore devient funky), m'étais un peu fais chier avec le Purgatoire (balade champêtre avec Virgile). J'ai juste détesté le Paradis.
Diable pourquoi? Au risque de me faire caillasser la gueule par une bande de chevelus d'hypokhâgnes je vais tenter de m'expliquer. Comme je l'ai dit l'Enfer c'était fun. Il se passait des tas de choses, on avait presque l'impression de se mater un Saw par moment. Dante nous décrivait plutôt bien les lieux et du coup il y avait un côté immersif. Au passage il réglait ses comptes avec ses ennemis politiques (le filou). Dans le Paradis le côté descriptif est réduit à la portion congrue. On ne sait pas trop où on est et où on va. On est avant tout dans le "ressenti", dans "l'émotion" (je pense que ça doit être dit dans la trop longue introduction du livre). Pour le côté immersif on repassera. Mais, le plus dérangeant c'est qu'il ne s'y passe strictement rien. Même dans le purgatoire il y avait parfois des coups de Trafalgar (genre Dante qui s'endormait). Là, que dalle. Il parle à deux trois pékins qui lui tiennent la jambe pendant des heures et saute (ou vole ou se téléporte) d'une "sphère" à une autre (que celui qui a compris cette histoire de sphères/mobile/planètes lève le doigt). Et c'est tout. Les personnages ne font que jacqueter. Surtout Béatrice (qui remplace Virgile...en plus bavarde). Béatrice donc passe son temps à donner des espèces de leçons gonflantes de théologie (dont le lecteur de contrefout). Sans déconner, Dante pensait vraiment que ça pouvait intéresser quelqu'un? Surtout qu'on y comprend strictement rien à leurs discussions catholiques. D'une part parce que pour dire un truc simple chaque personnage se sent obligé de faire une paraphrase d'une demi page. D'autre part parce que c'est ultra complexe de s'y retrouver parmi toutes les références bibliques que nous balance Dante. Si tu n'as pas étudié la Bible pendant des années ça te passe totalement au dessus de la tête. J'ai presque eu l'impression que ce livre avait été écrit par Ned Flanders.
Même le final est raté. Dante finit dans une espèce d'extase en recevant la lumière divine (prétentieux ce Dante non?). Et...c'est tout? Bah oui. Autant dans l'Enfer il finissait par croiser Lucifer dans un décor surprenant (Lucifer enfoncé dans la glace). Idem pour le Purgatoire où, arrivé en haut de la montagne, il se faisait chier dessus par Béatrice. Là rien.
Le Paradis est un bouquin pénible au possible, incompréhensible pour qui n'a pas un BAC+10 en théologie.