Le sens difficile à retranscrire.

Patrick Suskin est un auteur incroyablement talentueux, et je l'ai découvert il y a quelques années lorsque j'ai eu à lire Le Parfum. On suit un homme, Jean-Baptiste Grenouille, né sur un marché sale de Paris, sous les étables à poissons, et passé de mains en mains pendant des années. Sauf que Grenouille n'est pas un être comme les autres (et Suskin nous le présente d'ailleurs comme un être plus surhumain qu'humain) mais un être doté d'un pouvoir incroyable : La capacité de sentir absolument toutes les odeurs. A l'extérieur de Paris, le pauvre Grenouille ne connait que d'affreuses odeurs. Ce n'est qu'un jour, alors qu'il doit avoir 16 ou 17 ans (en fait, j'en sais même rien...), que son patron l'emmène dans Paris même pour faire une course. Hors, à Paris il y a des femmes, et c'est un peu là que tout bascule.

Parce que si l'odorat est absolument et merveilleusement bien retranscrit, on est loin d'oublier le cliché (pas négatif, forcément), de la femme, de son odeur, de sa douceur, et de son unique parfum de femme. Sauf que c'est à l'époque de Louis je ne sais pas combien, et Suskin à oublié le détail qu'à cette époque-là, les gens (et les femmes aussi) étaient des crasseux qui ne se lavaient pas et puaient terriblement fort. A tel point qu'ils utilisaient des parfums aux odeurs absolument noséabondes tant elles étaient fortes. Au delà de ce point historique un peu loupé (surtout quand on voit l'état de Paris à travers le livre, on se demande qu'elles pouvaient être les odeurs agréables...) on entre dans un autre monde.

On passe du poétique des sens et de l'amour de la femme, à la morbidité du besoin, du toujours plus, et ensuite (forcément) de la névrose meurtrière. Pour ne pas spoiler, je vais devoir m'arrêter là, et finissant sur une parole absolument délicate : La fin m'a laissée sur le cul !

Rien que pour la fin, cette mémorable fin de dystopie, je vous en conjure lisez ce livre. Pas parce qu'il est beau, pas parce qu'il est bien écrit ni parce que c'est un classique (c'est pas un classique...) mais bien parce que la fin est à croquer ! (petit clin d'oeil à celles et ceux qui sont allé au bout :D )