Dès sa sortie en 2011, avec ses excellentes critiques, ce livre m'avait donné envie. Il faut dire que j'apprécie les romans longs (celui-ci fait 970 pages en grand format, et doit allégrement dépasser le millier en format de poche) et que Le passage était adoubé par Stephen King lui-même.
A la lecture du livre de Justin Cronin, on comprend ce qui a pu plaire au grand écrivain, tant Le Passage se situe dans la droite ligne du Fléau, par son mélange entre grandiose apocalyptique et intimité cauchemardesque.
Concrètement, ce roman n'a pas grand chose de nouveau à proposer. Mélange de fin de l'humanité et de lutte contre les vampires, Le Passage est un survival post-apocalyptique dont l'histoire ne brille pas par son extrême originalité. Cependant, Cronin est un formidable conteur et sait à merveille nous entraîner dans ses sentiers sans qu'on ait un seul moment envie de lui lâcher la main. Personnages variés et approfondis, rebondissements logiques et suffisamment nombreux pour nous maintenir en éveil permanent, alternance savamment dosée entre aventures épiques et caractérisation psychologique, et un final magnifique et inattendu. Cronin parvient à nous tenir en haleine pendant mille pages, et ça, déjà, c'est un exploit suffisant pour mériter de lire le livre, malgré, son absence d'originalité.
Mais ça ne s'arrête pas là. Le roman n'a pas oublié d'être intelligent aussi : réflexions sur ce qui constitue l'humanité, sur la nécessité (ou non) de s'unir en sociétés, sur la foi, vision désabusée du modèle occidental actuel, il y a beaucoup de choses à retirer de ce roman.
Le Passage est la première partie d'une trilogie, qui se poursuite avec Les Douze et City of mirors (ce dernier n'est pas encore traduit en français).