Le Passage, tome 1 par chevalgenial
Bon, parlons-en de cette brique de 900 pages que j'ai traînée pendant deux mois. Cette année, je me suis interdit de ne pas finir un livre que je commençais ; envers et contre tout, j'ai donc voulu finir The Passage...
Même si dès les premières pages, le style de l'auteur m'a déçue. Je m'attendais à un récit illuminé, un peu dans la veine d'un Cormac McCarthy, mais Justin Cronin a écrit son livre comme on écrit un scénario de série américaine.
Même si passé l'accroche immédiate du 1er acte, suivant le périple de Wolgast et Amy, je n'ai plus trouvé de réel interêt à lire cette histoire, et je ne me suis pas attachée aux autres personnages.
Même si le début du livre, qui est la meilleure partie, est dénué de surprise à cause d'une 4ème de couverture scandaleuse qui en raconte tous les rebondissements.
Même si je n'ai pas compris tous les lecteurs et journalistes qui ont crié au génie et au renouveau d'un genre, quand je n'y ai vu que des vampires-zombies des plus classiques.
Même si j'ai très vite senti que Cronin, citant Shakespeare à tour de bras, avait eu envie d'écrire un chef d'oeuvre qui n'était pas à sa portée.
Même si, admettons le, en voulant "déconstruire" le genre, Cronin a finalement composé une histoire attendue, suivant une construction classique et même répétitive, avec beaucoup de retournements improbables, et un casting de personnages assez banal.
Bref, en essayant de tout faire en même temps, The Passage ne m'a fait finalement plus ressentir grand chose, jusqu'au moment où, je l'avoue, j'ai carrément décidé de lire les 100 dernières pages en transversale pour en finir.
J'ai pu constater encore plus clairement cette structure lassante, qui consiste à utiliser une phrase choc toute faite à la fin de chaque chapitre, enchaînant cliffhangers et révélations sans cesse, après des centaines de pages beaucoup trop poussives. De toute évidence, ce livre souffre d'un problème de dosage, à tous les niveaux.
C'est dommage, j'avais vraiment envie d'adorer.
(Bon, et pour ne pas paraître trop aigrie, les points positifs : la première partie, Wolgast, Amy, la cabane dans la montagne, la description de la colonie et de leurs méthodes de survie, le découpage en acte qui ajoute un caractère épique sympa, le rythme assez soutenu, la dernière phrase du livre.)