Le passé est ma saison préférée, affirme Julia Kerninon dans ce récit où elle convoque Gertrude Stein, Hemingway et Picasso dans un jeu d’échos littéraires. Elle offre aussi anecdotes savoureuses et réflexions sur l’écriture. Un ouvrage qui ne bouleversera pas la littérature, mais qui m’a séduite par cette flânerie au milieu d’artistes disparus.


Comment débute le livre ?

Il commence par une citation tirée d’un poème de Gertrude Stein, a rose is a rose is a rose (une rose est une rose est une rose). La formule a été lancée par la mère de Julia Kerninon qui a précisé au passage que Gertrude Stein était une autrice illisible. Pendant toute l’enfance de la narratrice, Gertrude Stein était là, avec cette phrase sibylline et ses livres incompréhensibles. Je l’avais déjà croisée chez Hemingway (Paris est une fête) et c’est ce qui m’a donné envie de lire ce livre.


Stein et Hemingway

Julia Kerninon nous en apprend un peu plus sur leurs relations, en particulier qu’Ernest Hemingway avait été fou de rage parce qu’il s’était fait coiffer au poteau. En effet, il envisageait de raconter le Paris américain des années vingt, ce qu’il estimait, nous dit l’autrice, comme sa chasse gardée. Il avait donc peu apprécié la publication de L’autobiographie d’Alice B. Toklas, dans laquelle Gertrude Stein met en avant son influence sur le jeune écrivain. Sans surprise, il n’était pas d’accord, en témoignent les nombreuses citations relevées dans le livre de Julia Kerninon.


Stein et Picasso

L’autobiographie d’Alice B. Toklas raconte l’histoire des gens célèbres qu’elle a connus à Paris, parmi eux, Ernest Hemingway bien sûr, mais aussi Pablo Picasso, Scott Fitzgerald ou encore Matisse. Est-ce que son livre, en faisant d’elle une star, a également fait d’eux des stars ? J’ai envie de répliquer : question non pertinente. Quoi qu’il en soit, Picasso a fait le portrait de Gertrude. Et quand on lui fait remarquer qu’il n’est pas ressemblant, la réponse a fusé : « elle lui ressemblera ».


Et Julia, dans tout ça ?

Julia réfléchit aux mots, à leurs sens, à l’écriture et à la traduction.


Créée

le 13 févr. 2025

Critique lue 2 fois

Critique lue 2 fois

Du même critique

La Vague
cath_lit_et_chroniqu
7

D'après une expérience réelle

Ben Ross, professeur d’histoire, peine à répondre aux questions de ses élèves sur le nazisme. Pourquoi personne n’a essayé de les arrêter ? Comment peut-on massacrer dix millions de gens sans que...

le 14 mars 2024

1 j'aime

Retour à Killybegs
cath_lit_et_chroniqu
9

Poignant

J’ai préféré Retour à Killybegs de Sorj Chalandon à Mon traître, mais je ne l’aurais sans doute pas tant aimé si je n’avais pas lu ce dernier.Tyrone Meehan naît le 8 mars 1925 dans un foyer...

le 6 mars 2024

1 j'aime

Confessions d'un masque
cath_lit_et_chroniqu
10

Une écriture somptueuse

Nul doute que Kochan, un garçon frêle et chétif, renvoie à Yukio Mishima lui-même. Il a écrit ce livre à 24 ans. Il en a fallu du courage pour laisser tomber le masque et publier ce roman dans le...

le 1 mars 2024

1 j'aime

2