Ouvrage disponible en poche et à tout petit prix (moins de 4€90), c'est un achat qui ne vous ruinera pas le porte-monnaie, mais qui peut vous bouleverser tout de même. Cela me rappelle le slogan des bonbons, les petits pimousses : "Petits mais costauds !!!"

Lecture qui peut se faire d'une traite car le récit est court : 158 pages en version de poche.
Cependant, vous devriez mettre un peu plus longtemps à le digérer.
Oui j'emploie beaucoup de temps liés à la nourriture, mais elle sera très présente puisque Valérie refuse de s'alimenter. Elle est anorexique et même si les faits qu'elle relate remonte aux années 70, c'est hélas un thème toujours d'actualité. Certes, on en parle un peu plus librement, mais combien de drames ont-ils été nécessaires pour que cela se fasse ?

J'ai été très sensible à cette vision que nous propose l'auteur, si jeune et pourtant si mature dans son raisonnement, même si parfois, son style tient plus du cri que de la prose recherchée.
Il faut pour le comprendre savoir que Valérie Valère s'est mise un jour derrière sa machine à écrire et a tapé d'une traite ce témoignage. Il parait même qu'elle a refusé de le relire dans un premier temps, tant cette expérience fut douloureuse, même si elle n'a écrit tout ceci que quelques années après les faits. Elle s'était replongée totalement dans cette atmosphère et ses sensations de l'époque. Un retour vers son enfer.
Les corrections qu'elle y a apporté ensuite furent de pure forme car elle a souhaité que volontairement y reste les répétions de termes et certaines maladresses de style. C'est un témoignage fort et peu importe en fait alors l'enrobage.

On se rend vite compte qu'elle est dans un environnement qui ne peut pas vraiment l'aider. Il y a le décalage des époques, mais quand même. L'anorexie est une maladie, cependant devait-on la traiter de la sorte ? Certes non. Vous verrez, vous ne resterez pas indifférent à ces portes qui claquent, ces paroles de personnels dit soignants… Cela vous glacera le dos.

On tourne en rond comme Valérie dans cet univers si peu fait pour elle. On se transforme en bête sauvage enfermée qui attend la première occasion pour s'échapper. Seulement voilà, on n'abandonne pas l'anorexie comme cela. Faute de soins, de suivis adaptés, c'est trop souvent le drame qui nous rattrape.

A lire pour ce qu'il est, ce petit livre est surtout un cri, une histoire humaine triste, mais qu'on ne peut passer sous silence.
Emeralda
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le 21 nov. 2014

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Emeralda

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