Voient iel et cons sonnent

Stop ! Non, honnêtement stop ! Parce que j’en ai marre. Qu’est ce que c’est que cette polémique à deux sous sur l’entrée du pronom iel dans le dictionnaire Robert ? Vous ne savez pas ce que c’est qu’un dictionnaire ? Bon, ben je vais dans ce cas vous en donner la définition ; définition que j’ai trouvée, vous parlez d’un miracle, dans un dictionnaire : « Recueil contenant des mots, des expressions d'une langue, présentés dans un ordre convenu, et qui donne des définitions, des informations sur eux. ».
Et une langue, c’est quoi me direz vous avec cette volonté de savoir impossible à étancher qui ne cesse de me rendre fier de l’espèce à laquelle j’appartiens… -_-
Langue : « Système d'expression et de communication par des moyens phonétiques (parole) et éventuellement graphiques (écriture), commun à un groupe social (communauté linguistique). »

Partant de ces définitions toutes deux trouvées dans un dictionnaire, on peut conclure que iel a bel et bien sa place dans un dictionnaire, puisque c’est bel et bien utilisé par des gens qui vivent, respirent, parlent et écrivent en français moderne, et que le dictionnaire ne fait que ça : répertorier les mots plus ou moins utilisés par des personnes parlant une langue donnée. Le dictionnaire n’impose pas leur utilisation, il fait rentrer un mot quand suffisamment de gens utilisent ou ont utilisé un mot dans des textes ou à l’oral même si c’est très minoritaire. Dans un dictionnaire, à la lettre S, j’ai trouvé des mots comme sabadille, sabellique, saburral, Saccharimètre, salicoside,… et on est toujours à SA !
Je n’ai jamais utilisé ces mots, pas plus que je n’utiliserai jamais le pronom iel, à part dans ce putain de texte, parce que ben si je veux parler d’un truc, ça tombe sous le sens que je l’utilise, et remarquez que je l’aurais utilisé même s’il n’avait pas été dans le dico ! Ce qui prouve l’absurdité de tout ce bazar.

Je n’utilise pas iel, je n’écris pas en inclusif, et franchement je n’aime pas ça et je n’aime pas lire un texte qui les utilise (mais faut pas déconner, ça n’en détruit pas le sens). Je ne sais pas exactement ce que veut dire ce mot valise de woke qui rencontre toutes les définitions et tous les fantasmes (je l’ai pas trouvé dans le dictionnaire, peut-être parce que personne ne s’entend sur sa définition, justement ), mais je peux dire que je trouve autant de gens qui s’en réclament formidables, que l’attitude d’autres qui s’en réclament tout autant du genre « ouais, je suis trop progressiste, et dans le camp du bien et tous ceux qui sont pas comme moi sont des méchants mecs de droite, et j’ai trop d’ascendant moral sur toi, et t’es trop bête pour comprendre, et puis t’es trop blanc, trop mâle, trop cisgenre, alors que moi je suis tellement mieux quoi et je t’ai trop triggered » m’agace prodigieusement.
C’est la raison pour laquelle je ne discute jamais de ça, je m'éloigne de toute discussion sur le sujet, n’intervient dans aucune, et préfère occuper mieux mon temps qu’à un sujet qui semble obséder certains et dont, il faut bien le dire, je me contrefous en m’en tapant les parties génitales externes que beaucoup m’envient sur mon canapé au rythme entrainant de Girls Just Want To Have Fun de Cindy Lauper
Mais faut pas déconner, ça devient débile de faire des polémiques sur tout et n’importe quoi (et c’est valable pour tout le monde, merci !) , et franchement, ce iel qui rentre dans le dictionnaire ne va pas faire s’effondrer la langue française, pas plus que l’écriture inclusive (mon avis, c’est que ça ne prendra simplement jamais vraiment, mais même si ça prend, ben c’est que plein de gens auront décidés que c’était mieux comme ça, et je resterai seul dans mon coin à bouder). Et vu que personne ne me force à écrire iel ou inclusif, je ne me vois pas interdire à qui que ce soit de les employer si ça lui chante.

Mais dans tout ça, ce qui me dégoute et me choque au plus haut point surtout, c’est la récupération politique de cette putain de tempête dans un verre d’eau!
Avant de se préoccuper des entrées des mots dans des dictionnaires privés (c’est bien la première fois que je les vois ouvrir leurs gueules sur les pratiques du privé), il y a quelques menus problèmes auxquels les politiques pourraient s’atteler comme par exemple : les gens qui meurent de froid et de faim dans nos rues, le futur post-apocalyptique savant mélange de Waterworld, de Children of Men, et de tant d’autres choses que ce serait trop long à écrire qu’on nous promet, la gestion des déchets plastiques, nucléaires,… la répartition malsaine des richesses et des ressources entre les différents membres de l’humanité (voire même entre les différentes espèces sur cette planète avant qu’on me traite de sale spéciste humano-centré), la maladie, la pauvreté, la violence, la qualité et les moyens alloués à l’enseignements ou aux infrastructures culturelles et sportives,… La liste est longue comme un voyage Terre-Mars en Tesla avec pour seul accompagnement musical l’intégrale des albums de Jul qui tournent en boucle sans possibilité de couper.
Bref, les hommes politiques auront le droit de s’occuper des nouvelles entrées dans les dictionnaires privés quand ils se seront occupés des priorités. En attendant qu’iels ferment leurs gueules !