Peut-être t'aimé-je un peu trop
Peut-être suis-je aveuglé, c'est vrai
Je m'enflammais au moindre mot
Au moindre dialogue aiguisé
C'est un peu trop simple, qu'ils disent
Quelques éclairs de ci de là
Mais moi tes mots, ils me suffisent
Et éclairent mes nuits jusque là
Mais ne discutons pas ta prose
Au fond, c'est pas très important
Moins que l'endroit où elle se pose
C'est aux quatre coins du ponant
Elle n'en finit plus son voyage
Nous emmène voler avec elle
Côte à côte avec le vieux sage
Tout me semblait presque réel
Et même si je suis aujourd'hui
Passé par bien d'autres épreuves
Un peu trop loin des prophéties
Que tu distilles le long des fleuves
J'aimerais revenir une dernière fois
Revoir ton monde, imaginer
Faire un dernier tour avec toi
Mais mon monde est plus compliqué
Je crains de n'avoir trop de choses
A faire pour te relire encore
Y a d'autres magiciens qui osent
Les cris du fer, le bruit des cors
Qu'ils soient tes pères, qu'ils soient tes fils
Construisent leur monde à leur manière
Apportent leur pierre à l'édifice
Qu'ils soient tes fils, qu'ils soient tes pères
Non tu n'es pas seul, ils sont tant
Ici les quêtes se multiplient
Je crois que tu es seul pourtant
A rester loin de mon oubli
Les autres ont essayé, c'est vrai
Qu'ils soient tes modèles, tes enfants
Qu'ils aient réussi, échoué
Je crois que tu es seul pourtant.