Fitz Chevalerie est mort. Et enterré. Fin de l'histoire ?
Attention spoilers sous forme de métaphores...
Pas si simple. Car le garçon est Vif et plein de ressources. Et surtout, il a des anges gardiens sur qui compter.
C'est ainsi que du gouffre insondable de l'obscurité bestiale, le jeune garçon va émerger peu à peu de cette noirceur d'âme, retrouvant très progressivement la lueur vacillante de son humanité disparue. Secondé avec bienveillance, il va finalement passer de l'umbre à la lumière.
Mais celui qui fût homme lige est devenu homme libre. Et que faire de cette encombrante liberté alors plus rien ne le rattache à la vie ? Ses journées deviendront alors nuits, lorsque qu'il partira en quête de pitance entre chien et loup, quitte à se perdre dans l'obscurité.
Sa force de survivre, Fitz la tire de son lignage. Il l'alimente également de sa haine... et celle-ci a soif de vengeance. Le poison de la vengeance coule donc dans ses veines et doit être bu jusqu'à la lie... de Vin. La haine demeure cependant une force à double tranchant et celui qui veut tuer s'expose lui-même à la mort. L'Art de construire des murailles suffira t-il au survivant ? Car les murs que la force brutale ne peut détruire peuvent être rongés plus insidieusement par le lierre et laisser passer l'envahisseur...
Alors qu'un nouveau trépas royal semblait promis au bâtard, une force nouvelle exige de lui un pèlerinage : rejoins-moi ! Telle est l'injonction à laquelle il ne peut demeurer insensible. La vérité ne peut se satisfaire de faux-semblant et Fitz doit cheminer à nouveau.
Tandis que les sommets immaculés paraissaient promis, un nouveau rebondissement vient empoisonner l'existence de celui qui côtoie la souffrance depuis si longtemps...
Pourra t-il un jour vivre en paix et choisir en toute sérénité sa vie ? Rien ne semble moins sûr dans ce monde d'envie, de trahisons et de conflits.
Robin Hobb nous emporte dans ce nouveau passage de la vie de Fitz avec son brio habituel. Si l'introspection semble être le fil rouge de ce récit, quelques moments d'action et de tension formidables émaillent cette aventure. Plus calme, davantage tourné vers la réflexion, la narration pourra parfois sembler un peu lente mais cette impression ne dure jamais vraiment. En revanche, les avanies sont le lot quasi quotidien de son héros qui ne peut, le temps s'écoulant, plus guère compter que sur lui-même.
La variété et la qualité des personnages secondaires qui habitent le monde autour de Fitz est une des richesses de son écriture. Un régal littéraire qui ne demande qu'à se prolonger dans le tome suivant...