Les histoires de vengeance forment un genre à part entière, souvent mis en valeur par le cinéma. On part d'un héros brisé qui va se jeter dans une quête pour apaiser sa souffrance, une quête de vengeance contre ceux responsables de ses malheurs. Et souvent l'oeuvre s'arrête à l'issue de cette quête...
Dans l'assassin royal, la vengeance ne dure qu'un tome, et je bénis le découpage de l'édition française qui met ainsi en valeur cette étape cruciale dans la construction de Fitz. Il a tout perdu, il a été brisé, torturé et laissé pour mort, déclaré mort auprès de tous ses proches. Fitz n'est plus rien, plus même le bâtard, rien qu'un cadavre, un homme-loup qui devra réapprendre à vivre comme un être humain, qui devra se trouver un but dans l'existence. Et quel est-il? Tuer Royal, et avec lui tous les gardes qui ont poussé son corps aux limites de la mort, les artiseurs son esprit aux limites de la folie. Le poison de la vengeance coule ainsi dans ses veines, dernière chose d'importance à ses yeux.
Reconstruisant son corps, son esprit et sa vie pour ce seul objectif, Fitz se lance dans un périple à travers les Six Duchés. L'assassin est un marche pour accomplir sa vengeance...
L'écriture change pour ce tome, plus tourmentée, plus personnelle. On abandonne les activités quotidiennes de Casterlcerf pour la vie sauvage à travers la campagne. Peu à peu, au fil des tomes, le personnage s'effrite pour devenir cette épave qui narre son histoire. On en apprend énormément sur le vif, on continue notre plongée dans la magie de l'Art, et enfin, on se centre sur les talents d'assassin du héros.
La quête de reconstruction par la vengeance m'a séduit, l'action pour l'infiltration du château est vraiment bien racontée, dans une ambiance très anxiogène, on se sent comme dans un jeu vidéo d'assassin à la troisième personne, très Dark Project pour ceux qui connaissent. Et la fin restera gravée dans mémoire comme l'une des situations les plus désespérées qu'un héros puisse rencontrer.