Attention, critique avec de vrais morceaux de spoilers à l'intérieur.
J'aime pas les histoires d'amitié entre un enfant et un animal car, dans la majorité des cas, l'animal meurt et je chiale ma race.
Cette longue nouvelle de Steinbeck est donc centrée sur un petit garçon (ce qui est plutôt rare, à ma connaissance, chez ce romancier où, normalement, les personnages sont plutôt adultes). Jody a dix ans et vit dans un ranch de la vallée de Salinas. Son père est très strict, très autoritaire, et on comprend pourquoi au fur et à mesure du livre : la vie dans ce ranch est très dure. On vit dans une certaine communion avec la nature, et la nature est très dure.
Ici, il n'est pas question d'idéaliser la vie à la campagne (ce genre de propos ne viendront que beaucoup plus tard, la nouvelle ne date que des années 40). La mort fait partie de la nature, et elle est très présente ici. Et il faut pouvoir la connaître pour comprendre la vie.
Le Poney Rouge est donc un livre d'apprentissage. Jody apprend la cruauté de la vie. Il apprend que pour une vie, il faut parfois une mort. Que pour gagner, il faut parfois perdre.
Comme on est chez Steinbeck, rien n'est dit d'une façon aussi lourde. Tout est léger, subtil. La narration paraît toute simple mais est très maîtrisée. Les personnages sont bien campés, très justes. Un texte émouvant.