Machiavel nous énonce ses théories pour accéder au pouvoir et le conserver. La fin justifie les moyens. L'homme de pouvoir doit être capable de laisser de côté la vertu afin de gouverner avec succès. Le prince trop vertueux court à sa perte. Le prince qui maintient le cap est celui qui ose utiliser certains vices de temps en temps.
Machiavel pense-t-il vraiment ce qu'il écrit ou bien fait-il du cynisme ? Fait-il l'apologie de méthodes immorales ? Alors déjà, j'estime que s'il évoque certaines méthodes peu vertueuses, je dois dire que le contenu est bien moins choquant que je ne l'imaginais. « Le Prince » n'est pas l'œuvre diabolique que certains veulent faire croire. Machiavel est juste un homme qui en a marre de voir son pays divisé et diminué par la médiocrité de ses chefs. Il donne conseil à celui qui osera relever le défi d'unir l'Italie et d'en faire un pays stable. Le 26ème et dernier chapitre est on ne peut plus explicite à ce sujet. Aucun cynisme donc. Aucune ironie. Machiavel est franc, sincère et nous présente le manuel du parfait chef d'état. Son livre part donc d'une bonne intention. Et si le terme « machiavélique » a aujourd'hui une connotation négative, je trouve cela exagéré. Maintenant, je ne dis pas non plus que j'approuve l'entièreté du message.
Pour ce qui est du style d'écriture, il est vrai que « Le Prince » n'est pas très agréable à lire. Limite indigeste. Evidemment tout est relatif. Certains seront plus à l'aise que d'autres devant les tournures de phrase. Mais si on surmonte cet obstacle, on y trouvera une théorie intéressante car intemporelle. Qu'on l'approuve ou non.
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