J'ai commencé à lire ces nouvelles en 2006 et je viens seulement de finir... Et pourtant, j'adore René Barjavel. Je crois que j'ai tout lu de lui, y compris ses chroniques souvent hilarantes dans le Journal du Dimanche. Pour expliquer cette étrange langueur, disons que je n'aime pas du tout les nouvelles. Même quand elles sont à la hauteur de l'inspiration des meilleurs romans, elles me laissent toujours sur ma faim. Dans le cas qui m'occupe, je trouve éminemment frustrant de se lover dans le style limpide et poétique de Barjavel juste pour devoir en sortir. Ca me fâche. Donc j'ai entamé ce recueil, puis j'en suis sortie le plus vite possible, jusqu'à retrouver le courage de m'y replonger un petit coup pour en venir à bout. Il faut avouer, malgré tout, que chaque histoire porte en elle le germe d'un plus vaste récit, même si, en effet, la plupart ne méritaient guère d'être plus longuement développées. Elles gardent ainsi une petite allure de conte qui ne leur va pas si mal. On y retrouve pêle-mêle des princes, des soldats et des fées, ces personnages paradigmatiques que l'auteur aimait tant. Parce qu'ils sont parés de vertus majuscules : courage, innocence, grâce... toutes encore présentes dans les romans qui ont bercé ma jeunesse. A ces fables modernes et souvent technophiles s'ajoutent quelques textes pouvant sembler délirants, probablement oniriques, où l'influence du mystérieux Monsieur G se fait parfois sentir. Finalement, donc, j'arrive au terme de ce petit livre plutôt charmée par ces retrouvailles avec le panthéon intime d'un auteur dont le style me ravit et l'inspiration intarissable ne cesse de m'impressionner.