Écartant le brouillon extraordinaire qu'est la chronologie de publication et d'action de la série de C.S. Lewis, si nous avions pu remarquer que le troisième opus prenait pour personnage principal Shasta au détriment des Pevensie, nous avons avec ce quatrième tome approximativement le même schéma : en effet, même si les quatre enfants Pevensie signent leur grand retour à Narnia, c'est bien le personnage du prince Caspian qui est au cœur des péripéties du roman éponyme. Il est vrai qu'en soit, ce n'est pas une si mauvaise chose mais je ne peux contester ma petite déception qu'à l'auteur à nous proposer des personnages différents pour ses aventures.
Mais qu'est-ce que le prince Caspian, dixième du nom, a à nous offrir ?
Cette nouvelle aventure nous plonge dans un Narnia qui a attendu mille ans pour revoir les anciens rois et reines, appelés par le prince Caspian, Telmarin récemment allié à ce qu'il reste de l'Ancien Narnia pour s'opposer à son oncle, le faux roi Miraz.
Pas plus de spoil.
Le Prince Caspian nous offre une aventure plaisante et des plus intéressantes, nous invitant dans un "autre" Narnia, un Narnia rongé par le temps et la domination nouvelle d'hommes venus de la mer. Et il est juste de déclarer que ce simple détail est, en soit, une idée absolument brillante ; sans trop en faire ! Voir Narnia sous un autre jour tout en gardant, par les souvenirs des Pevensie, des brides de l'Ancien Narnia donne naissance à une certaine nostalgie qui ne grandira pas tellement, fortement atténuée - surtout si l'on a regardé le film avant de lire le livre - par une organisation un peu brouillonne, par un manque flagrant de tension ou d'action mais surtout à cause de la simplicité de l’œuvre et du constant rappel que C.S. Lewis nous raconte sur papier une histoire qui lui a été conté. En de nombreux points, nous avons les mêmes problèmes que dans le deuxième tome.
Néanmoins, certaines nouveautés permettent de passer un agréable moment de lecture, couplé au fait que le livre se lit - comme les autres tomes - assez rapidement. Mais bizarrement, c'est bien - pour ma part - une certaine nostalgie qui m'a fait accrocher à cet opus, comme si cela faisait réellement mille années que je n'étais retourné à Narnia. L'apparition de nouvelles créatures et la disparition d'autres, les souvenirs d'Aslan mais également de la Sorcière Blanche... font que l'histoire possède quelque chose de plus intense à la lecture.
Mais cela ne retire en rien, comme spécifié plus haut, que nous retrouvons des péripéties simples avec des personnages simples et des moments d'action ou de combats brefs, pour ne pas dire très brefs. Sans compter, mais cela est à prendre avec d'énormes pincettes, les plausibles quelques références christiques/bibliques qui peuvent rendre dubitatif certains.
En cela, je ne fais que me répéter : nous avons, grosso modo, toujours les mêmes qualités et les mêmes défauts. Mais au fond, nous tournons toujours la dernière page, alimentés par les rêves et les aventures qu'a conçu C.S. Lewis. Le seul bémol selon moi reste la conclusion, la morale si l'on peut se permettre une telle appellation, qui dit que plus on vieilli et moins il nous est possible de croire en un univers merveilleux et d'y retourner un jour ou l'autre. Hormis cette constatation qui m'a plutôt choquer, il faut dire ce qu'il est, Le Prince Caspian demeure un bon choix de lecteur et un divertissement de qualité malgré ces quelques petits défauts notables.
Mais n'oubliez pas que la Fantasy nous appartient !