Hans Jonas dans cet ouvrage développe une idée très forte qui aujourd'hui semble un évidence. En effet, le principe responsable implique deux choses : le principe de précaution (utilisé à tord et à travers de nos jours) et la préservation de notre environnement pour les générations futures.
Le livre part d'un paradoxe. La technique représente un progrès pour l'homme. Un progrès pour échapper à son état de nature et pour améliorer son existence. Mais, la technique n'est pas toujours uniquement positive. Elle peut aussi poser des problèmes et sans responsabilité elle conduit au pire. Il faut se remettre dans le contexte du 20ième siècle où cette dichotomie a atteint son paroxysme avec la Seconde Guerre Mondiale. Jonas y est forcément sensible. Je prendrais comme exemple pour illustrer sa pensée, le nucléaire. Technologie à la fois extraordinaire pour l'énergie c'est aussi une arme de destruction massive. Godzilla par exemple, monstre japonais, symbolise tout à la fois cette fascination et cette horreur de la technologie moderne : chaque technique, chaque invention a donc deux faces et il faut se doter de principes pour en permettre le bon usage.
C'est donc cela que Hans Jonas développe : lorsque l'on tire avantage de la technique, il ne faut pas oublier d'en mesurer la connaissance. Une technique sans conscience n'est que danger. L'idée peut paraitre évidente de nos jours, mais elle est essentielle. Ce sont les prémisses de la pensée écologique, et de la prise de conscience que les générations futures doivent pouvoir vivre sans subir les conséquences de notre inconscience.
"Science sans conscience n'est que ruine de l'âme" disait Rabelais. Et bien c'est exactement ça.