Magnus Wallace est un écologiste passionné qui n’hésite pas à payer de sa personne pour défendre une cause qui lui est chère : défendre le vivant face à la convoitise de notre société d’ultra consommation et de profits.

Magnus Wallace a rapidement compris que la plupart des défenseurs de l’environnement se contenteraient toujours de parler, négocier, implorer. Que pour un certain nombre d’entre eux, défendre la cause de la planète n’était pas un sacerdoce mais un job comme un autre. Job qui leur permet de gagner leur vie (parfois confortablement), de voyager, d’être reçu royalement dans des hôtels 4 étoiles. De faire carrière tout en s’achetant une conscience.

Magnus Wallace ne mange pas de ce pain-là. Il est entier, incorruptible, indépendant. Avec des volontaires jusqu’au-boutistes, il n’hésite pas à s’interposer sur un zodiac entre la baleine et le harpon. Et ce, au péril de sa vie. Il n’hésite pas non plus à lancer à pleine vitesse le navire de l’association pour éperonner le baleinier et le contraindre ainsi à rentrer lentement au port le plus proche et à abandonner la chasse.

Magnus Wallace, lorsqu’il n’est pas en mer, tient de nombreuses conférences pour informer le public de l’extinction de masse dont l’homme est responsable, le sensibiliser à la protection de la nature. Vider la mer, détruire les super prédateurs (requins) est hautement dommageable à la planète et aux équilibres écologiques. Dérèglements qui condamneraient ensuite la survie de notre propre espèce, Dérèglements qu’il nous serait de plus impossible d’enrayer.

Ce livre d’Alice Ferney est donc un réquisitoire contre le braconnage, la surpêche, l’impact inouï que l’homme fait peser sur son environnement, oubliant qu’il n’en est pas le maître mais un simple maillon. Ce livre – dont la narration est confié à un journaliste et photographe norvégien sympathisant de Wallace et de son organisation (Gaïa) – stigmatise également les industriels, les armateurs, les financiers de tout poil dont le profit maximal est le but ultime au détriment de toute autre considération.

Histoire évidemment très largement inspirée de Paul Watson, leader charismatique de l’organisation Sea Shepherd, expulsé à la quasi-unanimité de Greenpeace en raison de son intransigeance qui dérangeait le staff de cette autre organisation. Livre réquisitoire qui a le grand mérite de populariser le combat que mène cet homme (bien trop seul) face aux lobbies qui ont mis sa tête à prix. Un combat, une guerre déséquilibrée qui évoque le fameux pot de terre contre le non moins fameux pot de fer. Seule la détermination sans faille permet au pot de terre de ne pas se dégonfler au moment de se lancer dans la bagarre et de ne pas se décourager.

Un plaidoyer méritoire qui, je l’espère, sera lu par le plus grand nombre possible de personnes. Un livre qui met les points sur les « i » et qui ne tergiverse pas. Le style de l’auteur est classique, correct sans être original ni notable, mais le message qu’il véhicule se doit de passer et d’être compris par tous : la planète se meurt et l’homme doit réagir de toute urgence en espérant qu’il en soit encore temps.

A lire absolument !


Hop, un peu de pub pour cette organisation jugée terroriste par certains. Mais comme le dit très justement Magnus Wallace, si on n'a pas d'ennemi, c'est qu'on ne dérange personne.... et que notre action est vaine !
http://www.seashepherd.fr/
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le 28 nov. 2014

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