1911. Bram Stoker, fatigué, en quête d'argent, se lance dans l'écriture d'un roman qu'il sait être le dernier. Il va alors y introduire tous les thèmes qui lui tenaient à cœur à l'époque. ça donnera Le Repaire du Ver Blanc. Le roman connut un grand succès, mais force est de constater que ce n'est pas le meilleur de son auteur.
La faute principale du roman, c'est son incroyable densité. Stoker a voulu y mettre tant de choses que, finalement, on ne s'y retrouve plus. Il n'y a pas une ligne directrice unique qui guiderait le lecteur : l'action se perd entre trop de personnages principaux et trop de directions (dont certaines demeurent inabouties).
Un riche propriétaire terrien britannique, Edgar Caswall, rentre dans son domaine, dont ses ancêtres étaient partis depuis des décennies. Sa famille est entourée de rumeurs sur des pratiques peu catholiques. Il revient accompagné d'un ténébreux africain, OOlanga, qui serait prêtre vaudou. Et une jeune noble de la région, Lady Arabella, personnage hautain et méprisant, tourne autour du jeune homme.
C'est autour de tout cela que se développent les multiples histoires du court roman (moins de 200 pages). On y retrouve un des thèmes favoris de Stoker : la persistance dans le monde présent d'antiques légendes que tout le monde avait oubliées. Deux autres personnages, Adam et Sir Nathaniel, se promènent dans les environs et partagent des histoires datant de l'occupation romaine. Les discussions des deux personnages sont les passages les plus réussis du roman, à mon goût.
Par contre, les scènes d'action sont mal écrites, embrouillées, pas assez développées pour être pleinement compréhensibles. On sent un roman rédigé dans l'urgence, mal structuré.
Décevant donc, malgré quelques très bonnes pages.