Allez savoir pourquoi, "Le restaurant de l'amour retrouvé" faisait vraiment partie des livres que j'avais tellement vu passer sur Babelio que j'étais sûre, une fois ma lecture entamée, d'être happée dans un bain de jouvence entre le feel-good et la comédie sentimentale. Et bien, cette attente déçue - ou devrais-je dire "illusion" - est sans doute la première cause de mon expérience de lecture mitigée. Drôle comme l'on se forge une opinion positive par le simple fait de la surexposition d'une œuvre.
Rinco est une jeune Japonaise de vingt-cinq ans qui travaille en restauration depuis quelques années. Sa passion, c'est la cuisine, mais au-delà de la cuisine, elle est en quête de voyage, d'évasion et de partage. Pour elle, la cuisine, c'est bien plus que manger, c'est communier avec l'autre. "Un repas, c'est parce que quelqu'un d'autre le prépare pour vous avec amour qu'il nourrit l'âme et le corps".
Après une rupture amoureuse, Rinco quitte la grande ville pour retrouver ses racines dans le village où vit sa mère. Désormais sans ressources, la jeune cuisinière décide d'ouvrir un micro-restaurant où cuisiner sur mesure des plats qui véhiculeront toutes ses émotions et, qui sait, réaliseront peut-être des miracles chez ses convives. Déclics gustatifs pour effets relationnels immédiats.
L'écriture d'Ito Ogawa ne m'a pas accrochée. Dès le départ, le rythme et la forme m'ont déstabilisée et, au final, je me suis pas mal ennuyée même s'il n'est pas difficile de persévérer avec un roman de moins de 300 pages. Est-ce typique de la littérature japonaise contemporaine mais je me suis sentie loin des personnages dont les émois m'ont laissée aussi froide qu'un marbre à pâtisser. Je ne pense pas que la différence de culture soit la cause principale, au contraire j'ai apprécié le petit côté manga du roman, notamment avec le personnage d'Hermès, un cochon domestique ; je dirais plutôt que j'ai eu du mal à entrer véritablement dans ce conte contemporain. Or, si je ne ressens ni empathie ni affection pour les personnages d'un roman, je reste en marge, fleurtant avec le rendez-vous manqué.