Dans Mon dernier soupir, l'autobiographie de Luis Buñuel écrite à quatre mains avec Jean-Claude Carrière, le cinéaste espagnol n'émettait qu'un seul regret, à l'évocation de sa mort: «ne plus savoir ce qui va se passer». Et l'auteur de Belle de jour d'avouer: «Malgré ma haine de l'information, j'aimerais pouvoir me relever d'entre les morts tous les dix ans, m'avancer jusqu'à un kiosque de journaux et en acheter quelques-un.» De quoi donner des idées, trente ans plus tard, à Jean-Claude Carrière qui entreprit de faire revenir son ami à la vie , le temps de partager les dernières nouvelles du monde et une bouteille de Rioja. L'occasion pour le grand scénariste français, disparu en 2021, de se remémorer nombre de souvenirs communs et d'anecdotes savoureuses, d'évoquer «la perfection de la mort» et la non-existence de Dieu, et de s'interroger sur l'état du monde, la pollution, internet, le terrorisme et son apogée du 11 septembre. Une stimulante expérience qui ravira les admirateurs de Don Luis!