Une comédie en cinq actes hilarante qui se développe autour d'un jeu de dupes entre les responsables administratifs d'une lointaine province de l'empire russe et un voyageur sans le sou qui va être confondu avec un "révizor", c'est-à-dire un contrôleur d'Etat dont l'inspection est redoutée.
L'adage disant que "plus c'est gros, plus ça passe" prend ici tout son sens. Le gouverneur, le juge, l'administrateur de l'hôpital... tout ce beau monde corrompu, vivant tranquillement en sa province sur un système bien ancré de passe-droits, de pot-de-vins et d'extorsions en tout genre va soudain s'alarmer à l'annonce du représentant du droit et de l'autorité. S'en suivent de multiples scènes burlesques qui tendent toutes à illustrer cette satire sociale à la fois drôle et révélatrice d'un vrai malaise de la Russie de la première moitié du XIXème siècle où le servage est encore en vigueur et où les provinces les plus éloignées de Pétersbourg prennent bien des libertés avec la politique intérieure et l'administration impériales.
Gogol possède vraiment ce pouvoir - qui n'appartient qu'à lui - de rire et de faire rire sur un thème qui, à première vue, n'offre aucune perspective de divertissement. Le lecteur retrouvera avec plaisir dans le ton de la pièce un petit quelque chose de ses célèbres "Ames mortes".
J'ai lu "Le Révizor" avant d'aller la voir dans quelques jours ; à présent, j'ai hâte d'y être.