Le narrateur est installé à la campagne. Il y vit avec Livia, sa compagne, et ses animaux, Pablo le chien et Lennon le chat. Le narrateur est écrivain, contemplatif. Chaque jour, où presque, son frère cadet vient lui rendre visite et arrive sur son vélo. Et quand ce n’est pas le cas, c’est le narrateur qui se rend chez son frère. Car ce frère n’est pas comme les autres. Il a été diagnostiqué schizophrène. Le médecin a prévenu le narrateur après la mort de leurs parents : « Vous devrez composer, en tant qu’unique proche encore vivant, avec divers symptômes plus ou moins marqués, selon les jours et les phases de la maladie. ». Entre ces deux hommes, les liens sont forts, indéfectibles, tissés autour de la disparition des parents et de la maladie du cadet, imprévisible.


Dans ce roman, rien ne se passe mais tout est dit des sentiments qui agitent le narrateur. Son attachement à ce frère malade, son admiration devant la nature et les animaux qui la peuplent, les amitiés qu’il a nouées avec ses voisins, l’amour qu’il voue à sa compagne.


C’est un récit doux que traversent des moments plus rudes lorsque le frère cadet refuse de prendre son traitement, qu’il s’enferme chez lui, complètement prostré ou qu’il se désole de ne pas avoir d’amis. L’émotion est toujours là, sous-jacente, ne demandant qu’à jaillir ou détour d’une scène, d’un dialogue, ou d’une phrase dite par un voisin : « A quoi sert l’amitié ? Peut-être à consoler le chagrin que l’amour a causé. »


Et puis, il y a toute la poésie de la nature environnante, l’apaisement qu’elle apporte. La compagnie des animaux et notamment ces oiseaux auxquels le narrateur compare son frère, et qui vivent comme lui entre deux mondes : le terrestre et l’aérien.


On trouvera dans ce récit un rien des Contes du Chat perché, renforcé par la présence du chien Pablo et du chat Lennon. Par cette nature omniprésente et qui accompagne les pensées du narrateur, lui fournissant maintes occasions de mettre en parallèle animaux et humains.


Un beau roman, comme une pause bienvenue dans un monde bien trop rapide et qui nous invite à découvrir un beau duo fraternel.


Christlbouquine
7
Écrit par

Créée

le 15 févr. 2024

Critique lue 63 fois

1 j'aime

Christlbouquine

Écrit par

Critique lue 63 fois

1

D'autres avis sur Le Roitelet

Le Roitelet
noid_ch
10

Bouleversant

L’écrivain a la soixantaine, il est marié et il a un chien et un chat. Et un frère schizophrène.Et très simplement il raconte sa vie, son enfance, la maladie de son frère, la mort de leurs parents…...

le 19 déc. 2023

1 j'aime

Le Roitelet
lireaulit
8

Critique de Le Roitelet par lireaulit

J’avoue que dans les temps terribles que nous vivons, j’ai trouvé refuge dans ce livre, tellement beau et apaisant. J’avais remarqué dans les librairies la couverture comme un peu vieillie de ce...

le 15 oct. 2023

1 j'aime

Le Roitelet
Rongemaille
9

Critique de Le Roitelet par Rongemaille

Un jour qu'il rend visite à son frère, des gamins balancent une brique dans sa fenêtre aux cris de "Fous le camp, le fou !". Après être resté longtemps auprès de lui pour le rassurer et le calmer, et...

le 2 févr. 2023

1 j'aime

Du même critique

L'Étrange Traversée du Saardam
Christlbouquine
6

Critique de L'Étrange Traversée du Saardam par Christlbouquine

1634, à Batavia en Indes Orientales. Plusieurs passagers prennent place à bord du Saardam pour rejoindre Amsterdam. Parmi eux, le gouverneur général ainsi que sa femme, sa fille et sa maîtresse,...

le 15 avr. 2022

4 j'aime

L'Oiseau Moqueur
Christlbouquine
8

Critique de L'Oiseau Moqueur par Christlbouquine

New-York, XXVème siècle. Les hommes ont peu à peu abandonné le pouvoir aux robots. L’individualisme est devenu la norme. Plus de cellule familiale, d’ailleurs il n’y a plus d’enfants qui naissent,...

le 4 déc. 2021

4 j'aime

Isabelle, l’après-midi
Christlbouquine
4

Une lecture décevante

Étudiant américain, Samuel rencontre Isabelle lors d’un séjour à Paris. Un peu plus âgée que lui, elle exerce aussitôt un puissant attrait sur le jeune homme. Ils deviennent amants. Tous les jours à...

le 6 août 2020

4 j'aime