Une critique acerbe. (Livre un uniquement)
Furetière, écrivain malheureusement méconnu du XVIIe (sauf quand on est en prépa, lolilol), est représentatif d'une tendance critique des romans pastoral et précieux qui lui sont tout juste antérieurs.
Dans Le Roman bourgeois, comme le titre le laisse présager, notre auteur parodie les imitations bourgeoises de la noblesse, en montrant les modes ridicules, les us et coutumes, le risible de la chose etc. L'auteur intervient en outre fréquemment dans son récit pour tourner en dérision les modes des écrivains eux-mêmes, telles que l'anonymat, le côté épique, l'idéalisation... Grâce à des remarques très fines mettant en exergue le lien auteur/lecteur et la conception du roman de Furetière. Furetière qui est donc l'auteur de la parodie, de la critique virulente - mais aussi du comique. De par les situations mises en place, les personnages, leur peinture, Furetière est dans la lignée des Sorel et Scarron.
Un talent de l'oeuvre est aussi qu'il n'y a pas de personnage principal. Les personnages sont des prétextes, mais sont en même temps achevés, leurs histoires se mêlent et entre Lucrèce, Nicodème et Javotte, notre coeur balance.
On regrettera toutefois la fréquence, finalement un peu fatigante, des remarques annexes. Et si notre écrivain refuse explicitement de se perdre dans des digressions à la D'Urfé, il le fait pourtant vers la fin de l'oeuvre, en contant certaine histoire de l'Amour et d'un dîner précieux, pendant vraiment trop longtemps.
Une belle intention, malheureusement tombée dans l'oubli. Bien écrit, facile à lire : à découvrir !