Cela fait déjà quelques semaines que ce livre est dans ma PAL mais j'attendais une période plus calme pour le lire car la lecture des romans de Jonathan Coe réclame une certaine concentration. Ils ne sont pas difficiles à lire pour autant, mais fourmillent de détails, de personnages, de références à des faits historiques, .... Le dernier venu ne fait pas exception, et j'ai pris, à le lire, un plaisir encore plus grand qu'avec Le cœur de l'Angleterre.
Une fois encore, Jonathan Coe a admirablement construit son roman, qui est bâti autour de plusieurs événements marquants de l'histoire de l'Angleterre : Libération, couronnement de la reine Elisabeth II, obsèques de Lady Diana, pour n'en citer que quelques uns. Au total, Jonathan Coe balaie 75 ans d'histoire. Chaque événement est important dans l'histoire du pays, mais il représente aussi un moment clé dans l'histoire de la famille Lamb, dont le personnage central est Mary. Largement inspirée par la mère de l'auteur, Mary est petite fille en 1945. On suit son histoire et celle de sa famille jusqu'en 2020, date à laquelle s'achève le roman. A chaque étape, Coe montre les tensions, les non-dits, les frictions, les bonheurs aussi, d'un pays et d'une famille.
Le royaume désuni est un roman foisonnant, qui offre à son lecteur l'occasion de se replonger dans l'histoire récente de l'Angleterre. Il est question par exemple de la guerre du chocolat, prétexte à des scènes d'une ironie grinçante. Car Jonathan Coe n'a rien perdu de sa verve, et beaucoup de passages prêtent à sourire. Mais la palme revient au personnage de Boris, que tout un chacun reconnaîtra. Le mot de la fin lui est adressé, et il fait mouche.