La Mort à la place du mort
Tout comme Clouzot, l'oeuvre terminée, on ne peut s’empêcher de penser que ce n'est peut être pas un bouquin extraordinaire... mais bon dieu quel matière pour le cinéma !
Le classique de 1953 (que je n'ai pas encore vu) s'inspire donc du livre de Georges Arnaud. Dans le film, le personnage central, interprété par Montand, s'appel Mario. Dans le bouquin, c'est Gérard. D'autres différences ? A ma connaissance (wikipedia), non.
Gérard, dont on ne saura jamais rien du passif, est un maquereau franchouillard pommé en Amérique du Sud. Son meilleur pote, Johnny, est un meurtrier en cavale roumain. A moins d'être éducateur spé, difficile de s'attacher. Mais ce n'est de toute façon pas l'intention d'Arnaud.
Coté pitch: Suite à l'explosion d'un puis de pétrole, la compagnie en charge décide d'embaucher une poignée de tocards pour acheminer de la nitroglycérine sur place et souffler la bougie géante. Le tout, pour quelques dollars de plus.
Devinez qui va s'y coller.
Ce "contrat", est bien évidement prétexte à une expérience en laboratoire pour Arnaud. Un jeu sadique qu'on pourrait comparer à Cube, Saw ou Loft Story. Il s'agit d'observer l'individu à nu, soumis à la peur, la fatigue, le désespoir. Il s'agit de voir de quel bois sont fait les hommes, quel est leur combustible, à quoi ils ressemblent une fois le masque au sol.
D'un point de vu stylistique, on est bien dans le romain français du milieu du XXème. Je ne suis pas grand amateur, mais ça passe. Le récit est court (180 pages), et on s'habitue au rythme de croisière au bout d'une quarantaine de pages. Passé la préparation, servant d'introduction succincte aux personnages, la partie la plus intéressante ne dure finalement qu'une centaine de pages. Et ce n'est pas forcément une bonne nouvelle tant il y avait matière à travailler l'encre, la sueur et le papier. Mais au final, le récit est vraiment condensé. Difficile de penser qu'il s'agit là d'autre chose qu'un script de film. Une impression qui se maintien jusqu'au dénouement: téléphoné et assez décevant, mais parfais pour préparer la salle au générique de fin.