Voilà une oeuvre qui vous laisse un brin d'amertume une fois le livre fini mais quelle oeuvre ! Louis guilloux n'a pas la médiatisation de son ami Albert Camus mais en tout cas il en a le talent. Certains diront qu'il y a des relents de Céline... peut-être le désanchentement, une certaine philosophie de l'homme, la mort au coin de chaque page, le rapprochement s'arrête là. La guerre 14, en guise de toile de fond permet d'établir une certaine tension narrative. Il faut faire ses adieux aux enfants qu'on laisse partir au front, pendant que les autres protagonistes, en acteurs, prônent l'honneur de la patrie. Scènes d'anthologies ! Mr Merlin alias cripure, le héros du livre vaut à lui seul tous les autres. Guilloux sait construire un personnage, avec du corps. Son personnage s'inspire d'ailleurs d'un de ses professeurs de philosophie, George Palante. Nabucet, collègue de Cripure est détestable à souhait, Maia, la goton comme Merlin l'appelle, est un personnage très intéressant, ambigu. La fin est très réussie à mon sens et sur ce dernier argument, je vous reconseille vivement de lire Le sang Noir.