Avec un ping et un pong, les cordes du violon cassèrent! La vache sauta par-dessus la Lune,...
Écrire une critique du Seigneur des anneaux relève à la fois du challenge et de l'introspection. Du challenge en premier lieux car enfin quelle œuvre ! Tolkien est le créateur d'un univers aussi complet que complexe. Et de l'introspection car ce livre m'a suivi tout au long de mon existence de la prime adolescence à mon entrée dans l'ère de la quarantaine (ce qui serait très jeune pour un hobbit).
J'ai par principe beaucoup de mal à donner la note de 10 jugeant que la perfection n'existe pas, sauf dans le cœur du lecteur, de l'auditeur ou du spectateur, lorsque la symbiose s'installe entre l'humain et la Création entité libérée de son créateur. Pour moi ce fut le cas.
C'est à l'age ou le jeu de rôle était ma principale occupation que je lu pour la première fois le Seigneur Des Anneaux, une quête, des batailles, des orques...de l'Aventure ! L'aventure, ce mot est la clef du cœur des jeunes garçons, L'île au trésor, Deux ans de vacances, Le bracelet de vermeil (littérature scout) etc ... tout ses livres qui ont peuplés mon imaginaire d'enfant ont disparus piétinés par une charge des cavaliers du Rohan, balayés par le feu du Balrog et jetés dans la Montagne du Destin. Plus tard cette œuvre m'a ouvert à d'autres littératures telles la science fiction,les mythologies ou encore des récits historiques .
A l'age adulte j'ai découvert toute la portée humaniste du Seigneur des Anneaux. Les batailles et autres faits d'armes étaient relégués au second plan. Je me suis rendu compte que Tolkien dans son œuvre titanesque nous délivrait par petites touches discrètes ses idées sur un monde en pleine mutation. Ses héros, des Hobbits, petites gens, discrets , travailleurs et refermés sur eux même. Ses petites personnes vont prendre leur destin en main et par là même celui de tout les êtres libres. Ils vont s'émanciper, se dresser au niveau des rois et autres grands de ce monde. Pourquoi le font-il ? Pourquoi Sam Sagasse Gamegie simple jardinier se sacrifie t-il pour Frodo ? Par amour pour ses amis, pour la Comté telle qu'il la rêve... Tolkien aborde l'air de rien en douce des sujets de société, comme la peine de mort lors du dialogue entre Gandalf et Frodo au sujet de Gollum méritant la mort. La réponse de Gandalf est éloquente : « La mérite (la mort) ! Je crois bien. Nombreux sont ceux qui vivent et qui méritent la mort. Et certain qui meurent mérite la vie. Pouvez-vous la leur donner ? Alors, ne soyez pas trop prompt à dispenser la mort en jugement. »
Maintenant je suis entré dans l'age de la transmission, et grand fut le plaisir à la vue de ma fille de huit ans prenant d'elle même, sans aucune interférences paternelle, un livre de ma bibliothèque. Ce livre : le Hobbit.