Le Seigneur des Anneaux est le seul livre qui me donne cette impression de densité entre chaque ligne, comme si le pavé que je tenais entre mes mains n'était qu'une infime partie de tout ce qu'est la Terre du Milieu. On suit un périple, celui de Frodo Baggins, d'Aragorn et bien d'autres personnages dans un univers immense, à la chronologie ahurissante. Et pourtant, réduire Le Seigneur des Anneaux à un récit de guerre et de voyage épique ne serait pas lui rendre hommage.
Le Seigneur des Anneaux, c'est bien plus que cela. C'est le seul bouquin qui pousse son lecteur à imaginer sa propre Terre du Milieu. Les descriptions précises de Tolkien, la mythologie de son univers, l'histoire des peuples qu'il a imaginé, les langues qu'il a crée, tout contribue à s'imaginer les décors, les personnages avec une incroyable précision.
C'est pour ça que j'aime autant ce bouquin, c'est qu'il va au delà même du récit pour offrir quelque chose d'unique, un voyage dans un monde imaginaire, comme si j'étais un touriste dans cet incroyable territoire.
Et du coup, même si le récit en soi à des défauts évidents, on ne boude pas son plaisir à la lecture tant l'excursion en Terre du Milieu est jouissive.
En ce qui me concerne, j'ai surtout du mal avec le début du récit, toute la partie où Frodo part de la Comté avec Sam, Pippin et Merry où ils passent au Pays de Took, chez Tom Bombadil, à Bree, bon c'est sympa mais... on se fait un peu chier. On sait que l'univers est immense et faut bien une dizaine d'heure de lectures avant que le périple grandiose et épique ne démarre véritablement.
Mais une fois le Conseil d'Elrond passé, difficile de lâcher ce bouquin tant il fait rêver. Que ce soit le passage dans les Mines de la Moria, le Gouffre de Helm où encore le voyage périlleux en plein Mordor, les (très) nombreux lieux dans la Terre du Milieu sont passionnants à découvrir et le plaisir ultime, c'est de lire le livre tout en consultant une carte.
Et qui dit univers marquant, dit aussi des personnages marquants. Outre le fait qu'ils soient tous passionnants à suivre, ils ont tous des caractéristiques bien précises qui fait que chacun à son p'tit quelque chose en plus. Pippin et son insouciance assez drôle pour devenir par la suite un chevalier, le fidèle Sam qui devient très vite un des personnages les plus charismatiques, la forte amitié entre Gimli et Legolas et le réconfort procuré par chaque parole de Gandalf, je les aime tous (même si Gandalf, le meilleur à jamais dans mon cœur). Et même des personnages plus secondaires comme Faramir, Theoden, Sylverbabe et le merveilleux Gollum marquent de par leur personnalité et leurs actions.
Le tout dans un récit de guerre des plus épiques où nombreuses batailles merveilleusement contées défilent sous nos yeux ébahis. Des moments comme la Bataille du Gondor où l'affrontement entre Frodo et Gollum dans le Mont du Destin, je me lasserai jamais de les relire.
Alors que The Hobbit est le petit conte sympathique à lire, Le Seigneur des Anneaux est la grande épopée grandiose et épique où tout se réunit pour la grand Guerre de l'Anneau. Et même si j'ai toujours été réticent face aux traductions (que ce soit chez Francis Ledoux et surtout Daniel Lezau), je ne boude pas mon plaisir à la lecture et je sais qu'en fermant pour la deuxième fois le Retour du Roi, ce ne sera pas mon dernier voyage en Terre du Milieu. Car d'ici quelques années, j'en aurai encore envie, et encore une fois, je me plongerai dans cet incroyable roman qu'est Le Seigneur des Anneaux.