Avant de refermer le dernier tome, j'ai pris un moment pour repenser à tout ce que j'allais laisser en reposant ce livre.
C'est une oeuvre magnifique, marquée à chaque page d'un souffle puissant et ancien qui apporte des bribes de chansons elfiques oubliées et des effluves de fleurs des jardins de Gondolin, qui résonne encore de l'appel de cors brisés dans des batailles antiques, et qui gonfle les voiles des barges pour leur exil vers la terre des dieux.
Les nains scandent de leurs voix rocailleuses leur grandeur passée, la splendeur des étendards de Durin, l'immensité de son royaume souterrain.
Au crépuscule brillent dans la forêt les lanternes des elfes tandis que s'élève la triste complainte de leur irrémédiable exil.
Seuls les fiers humains des royaumes du Sud, nobles d'allure et de coeur, résistent encore aux milices du mal, et leurs chants guerriers narguent le seigneur noir de leur bravoure indomptable.
Et moi, je cours pour aller prendre mon train, sinon je vais le rater et je devrai encore courir dans le métro au milieu des gens qui font la gueule.