En 1927 dans La trahison des clercs, Julien Benda, en dehors des grandes causes telle l'Affaire Dreyfus, renvoie les intellectuels à rester dans leur Empyrée à gloser sur leur domaine de compétence mais à ne surtout pas descendre se frotter aux affaires du monde. Que ne s'est-il lui-même écouté, devenu 20 ans plus tard un stalinien zélé.
L'histoire de ce siècle intellectuel est l'histoire d'une déchéance où hormis Gide et Camus, tous se sont compromis dans le soutien aux pires totalitarismes.
Barrès qui puise son nationalisme dans l'antisémitisme et la terre des ancêtres où reposent leurs dépouilles.
Céline, Drieu, Brasillac, Rebatet pro-fascistes.
Maurras prêt à tout pour abattre la République et rétablir la Monarchie.
Malraux antifasciste sincère mais dandy poseur.
Alain, Giono… pacifistes jusqu'à l'absurde.
Giraudoux, collaborateur notoire du Pétainisme.
Après-guerre, voici venu le temps des purges et l'heure de gloire de Sartre et du Stalinisme puis, après 68 du Maoïsme, du PolPotisme et nous voici à l'heure de BHL et du néo conservatisme.
Même Raymond Aron qui s'enorgueillissait de condamner tous les totalitarismes n'a pu s'empêcher de soutenir la dictature de Pinochet…
C'est l'histoire que nous raconte cet ouvrage clair, passionnant à lire que l'on prépare le concours de Sciences-Po ou que l'on soit simple amateur d'histoire.