Le Siècle Des Nuages par madamedub
Philippe Forest entremêle ici avec un talent d'écriture certain le parcours de sa famille, ou plus précisément de son père, passionné d'aviation, et celui d'un siècle en plein turbulence de la guerre mondiale.
On retrouve ici un faux-air air à la Apollinaire, où dans par exemple "Calligrammes", l'auteur relate avec poésie le fragile équilibre entre innovations techniques et conflits.
Et pour cause, dans les premières pages de ce long récit, on retrouve cette citation du poète:
Crains qu'un jour un train ne t'émeuve
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Il est des temps où il est dur de s'émouvoir de ces inventions de l'homme, plus destinées à détruire qu'à créer et lier. La guerre est souvent le moteur du progrès et sa perte...
C'est en partie l'ambition de ce livre, que de renouer avec cette folie douce de l'homme que de voler, avant qu'il ne s'avise que la hauteur pouvait servir à tuer.
Ce récit est celui d'un homme mur, mais aussi celui d'un enfant, qui se surprenait à regarder en rêvant cet homme qui était son père, et qui parcourait les nuages, ambition folle d'un siècle de délire.
Néanmoins le récit se fait par moment bien monotone, et la tonalité autobiographique finit par nuire au récit de ce siècle des nuages.
Si le style est fluide et gracieux, c'est sa densité et sa lenteur qui finissent par nuire à un texte néanmoins plein de poésie et d'espoir.