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Ca devait être un trajet en train comme tant d’autres. Des passagers avec leurs contrariétés, leurs soucis, leurs rêves, leurs espoirs.
2h08, c'est le temps pour relier Manchester à Londres mais certains de ses passagers ne verront pas le bout du tunnel…
ll y a Jeff, toujours en retard qui attrape de justesse son train pour décrocher un contrat d’apprentissage ; Caroline, elle, aurait dû être dans le train précédent pour un week-end loin de ses deux ados ; Noman, le jeune indien chargé de l’entretien dans les trains qui rêve d’ouvrir un restaurant fusion. Il y a aussi le couple de sexagénaires et leur chien qui partent pour une randonnée ; Nick, l’irascible aux idées très conservatrices qui doit assister au mariage de sa belle-soeur ; Rhona, la mère célibataire qui se bat pour conserver son emploi et qui n’a pas eu d’autre choix que d’envoyer sa fille malade à l’école ; Holly un poil rentre-dedans, vient de décrocher un nouvel emploi et doit assister à une formation et enfin, Saheel et sa soeur Nanda, dont la famille pakistanaise s’est parfaitement intégrée à la vie occidentale.
Commençons par le seul point qui peut gêner certains. La fameuse quatrième de couverture si souvent décriée. Et oui, une fois de plus, cette couverture nous enlève une part de curiosité. Rien que le titre et la photo de la couverture suffisaient à nous interroger sur le contenu de ce roman.
Le Silence d’après commence par une présentation de ses principaux personnages. Une impression de longueur mais nécessaire pour s’imprégner dans la suite de ce roman, qui avance à son rythme. Un rythme qui après coup, s’avère créer une ambiance à elle-seule. Tout comme finalement le fait de dévoiler le coeur de toute cette histoire en 4ème de couv’, le lecteur est pris dans un cheminement quelque peu malsain, car il sait qu’à un moment tout va dérailler et n’attend qu’une chose, que le drame arrive.
Un roman très axé sur l’humain, sur sa vision et ses impressions vis-à-vis de l’autre, ses préjugés, et puis son comportement d’avant et de l’après. D’où l’importance de la première partie où l’auteure nous présente chacun des personnages car cela nous permet de mieux appréhender la suite du roman. Au final, tous nous toucherons à leur manière.
C’est une leçon de vie d’une puissance sourde. C’est cash et pudique à la fois. Pas de voyeurisme malsain. Pas de pathos, juste la triste réalité de notre société, avec des personnages auxquels on peut s’identifier.
Quel que soit le côté dont se trouvent les personnages, ils sont traités à l’identique, pas de jugement, seulement les faits.
Petit plus : le traitement réservé à la fin par l’auteure pour Nanda, personnage souvent stigmatisé dans la réalité.
Un roman sociétal, mélange de littérature blanche et de roman noir, d’une grande justesse qui ne laisse pas insensible.