En 1941, dans une petite ville de province, la vie paisible d'un vieil homme et de sa nièce est mise à mal par l'arrivée d'un officier de la Wehrmacht. Leur maison a en effet été réquisitionnée pour loger ce haut gradé.
L'atmosphère s'alourdit, ni le vieil homme - qui se trouve être le narrateur -, ni sa nièce ne prononceront un mot en sa présence. Pourtant, l'officier ne montre aucune aggressivité, aucune antipathie à leur encontre. Il ne débarque pas chez eux comme en terrain conquis. Il se montre au contraire patient et de contact agréable. Loin de s'offusquer de leur silence, il approuve leur patriotisme muet...
Le Silence de la Mer est une nouvelle relativement courte. Un huis clos austère, sombre dans lequel seul l'allemand parle. Un monologue qui n'est pourtant pas tout à fait à sens unique tant on sent les mots pénétrer les deux français. Et raisonner en eux. Car l'officier, s'il porte l'uniforme des SA, n'a rien d'un nazi...
Le ton de Vercors est froid. Sa prose très narrative, un peu lyrique. Le tout un peu vieillot. Mais le lecteur que je suis s'est totalement immergé dans cette pièce où le soir l'allemand vient "discuter". Un classique à lire.