Septième tome de la décalogie, après les excellents "Marées de Minuit" et "Les Osseleurs" (mon préféré so far), nous retrouvons comme d'habitude un certain nombre de personnages connus et en découvrons de nouveau. Ce tome est celui de la convergence de différentes trames narratives esquissées puis prolongées lors des tomes précédents. A ce titre il semblait légitime de supposer que la part de ballottement et d'incompréhension s'amenuise et que le lecteur éclairé arrive enfin à relier l'ensemble des points. Et si de nombreuses réponses arrivent et témoignent de la maitrise de l'auteur, on n'échappe pas (du moins je n'ai pas échappé) à la sensation de ne pas tout comprendre, d'avoir des pans entiers d'intrigue qui restent nébuleux, des enjeux vagues, des desseins mystérieux et peut-être pour la 1ère fois du cycle j'ai trouvé cela un peu pénible. Parce qu'au tome 7, j'espérais être enfin en "zone de confort" et avoir payé le ticket d'entrée à la compréhension de tous les enjeux. Et clairement ce n'était pas le cas. Entendons-nous bien, le livre est globalement très bon et reste dans les meilleures références de ce qui se fait dans l'imaginaire. Il y a encore des passages épiques, des personnages lambdas qui explosent au grand jour et des autres qui restent toujours aussi intéressants. Mais trop de fois, malgré le malazean wiki et une lecture des tomes précédents pas si anciennes, je ne savais plus. Qui a fait quoi ? Qui a rencontré qui ? Pourquoi cette personne réagit comme ça ? Peut-être qu'avoir démarré ce tome au moment de la reprise de septembre n'était pas la meilleure idée car c'est une lecture exigeante et à moins de vivre dans cet univers je ne vois pas comment un lecteur normal peut assimiler l'ensemble du texte pour saisir toutes les finesses. Il parait que c'est un tome un peu clivant, le préféré de beaucoup et un peu en deça pour d'autres. Je me range dans la 2ème catégorie. J'ai vu que le Tome 8 était repoussé ce qui me permettra de digérer un peu cette oeuvre qui reste un très grand moment de fantasy. Mais je dois à la vérité de dire qu'à la tristesse de lire l'épilogue (réussi, tout comme le final) s'est mêlé un autre sentiment : le soulagement d'en avoir terminé. Il ne fait aucun doute que je lirai l'entièreté du cycle, mais la densité du monde m'a un peu dépassé expliquant la légère baisse de notation pour cet opus.