Le spectateur qui en savait trop par Alligator
Janvier 2009:
Mark Rappaport est à la fois cinéphile et documentariste. Ici, il livre en un recueil des articles parus dans diverses revues ciné.
L'auteur s'y adonne à deux types différents d'écrits.
D'abord la réflexion personnelle, autobiographique sur le cinéma. La relation intime entre le cinéma et sa propre existence, relation qu'il brosse avec style et intelligence est d'un intérêt artistique, littéraire indéniable. Mais en plus, c'est pour un adepte du ciné une source de réflexion non négligeable.
D'autre part, il s'adonne également à du pastiche. Il met le narrateur de ses articles à la place de personnages réels, Jean Seberg, le type qui faisait la créature du lac noir, ou Julie Adams la fille dont la créature est amoureuse, etc. ou bien des personnages fictifs, comme le personnage joué par James Stewart dans Vertigo. Et il leur fait parler, évoquer des pans de leur histoire qui sont passés sous silence. Et si littérairement c'est toujours intelligent, on peut même dire du procédé que c'est une rudement bonne idée, il n'en reste pas que je m'en suis très vite lassé... j'ai bien eu du mal à finir la lecture de cet ouvrage tant le procédé m'a semblé répétitif et d'un intérêt cinéphilique moindre.
Un livre en deux. Intéressant et chiant à la fois. Je n'y reviendrai pas.