Si dans Les Fleurs du Mal, Baudelaire ouvrait grand les portes des démences de l'esprit, avec fracas et bonheur, pour mieux dépeindre la beauté du Mal, ici, il préfère l'exercice.
L'exercice de style, d'abord, en hommage à un certain auteur, mais aussi exercice de pensée et de rêverie, où il dépeint autant de scènes quotidiennes que de rêves hallucinés avec une prose certes maladroite par moments, mais rarement inintéressante. Les rêveries d'un poète en plein Spleen dans sa ville deviennent alors sujet à de multiples récits qui, même si Baudelaire prétendait y voir des fragments d'un bloc uni, restent avant tout des récits épars d'une immense pérégrination rêveuse, où les hommes portent leurs chimères sur le dos, et où les veuves laissent un souvenir amer quand elles passent dans les rues.