Un monde onirique
Livre palpitant, où on suit David, plongeur de rêves, dans ses aventures de cambriolage oniriques, du grand Brussolo !
Par
le 20 mai 2020
Premier contact personnellement avec Serge Brussolo, ce qui n'est pas étonnant vu le peu de Sci-Fi française que j'ai lue jusqu'ici. Ce "Syndrôme du scaphandrier" n'est pas mal, je dois dire, sans être époustouflant. L'histoire raconte les mésaventures d'un médium dont le talent consiste à transformer ses rêves en oeuvres d'art. Ca ressemble à tout travail d'artiste mais attention, ici les rêves sont réellement des choses que l'on peut voir et toucher, des objets ectoplasmiques,issus du corps du rêveur en transe et que Brussolo ne dévoilera que très peu. Des collectionneurs d'art, mais aussi de simples amateurs, s'arrachent ces objets pour les exposer chez eux et profiter des ondes positives qu'ils envoient.
Nous suivons David, un medium qui a du mal à décider si sa vie de réveur professionel dans la réalité vaut plus que sa vie de cambrioleur dans ses rêves. (Il y a du "Inception" avant l'heure dans ce roman!). Brussolo s'échine de manière assez lourde à nous présenter la vie des réveurs/artistes comme une épreuve peu enthousiasmante ( il avait du mal à écrire son livre?). Condamnés à être allongés sous perfusion, supervisés par des infirmières pas très équilibrées, et sous la menace d'un système qui les exploite, les rêveurs mènent une vie bien peu passionnante, alors que dans leurs "descentes", ils deviennent dans leurs rêves des héros, des cambrioleurs, des leaders. On devine à quelle "matrice" ils tendent à s'attacher ....
Le livre de Brussolo aborde une foultitude de sujets (l'art et son marché, l'art et sa nocivité ou ses effets bienfaisants, la vie d'un addict, la soumission , la notion de réalité, etc... ) mais comme son livre est assez succinct, il ne développe que peu toutes ces pistes qu'il nous propose. David est peu intéressant, ballotté par les autres plus que par ses désirs. Brussolo fait sombrer son héros dans la médiocrité de manière un peu désinvolte j'ai trouvé et celui-ci n'est guère à la hauteur des questions qu'il soulève. On regrettera peut-être le traitement lapidaire des sentiments.
Il reste que l'intrigue est parsemée d'idées intéressantes, de scénettes surprenantes. Un petit roman qui se lit très vite et avec assez de plaisir, même si la "profondeur" annoncée est peu au rendez-vous et le final un peu bâclé. Mais je lirai surement un autre bouquin de cet auteur, pour voir où il peut nous mener.
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Créée
le 31 déc. 2017
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